Tournage

Sur le plateau du long métrage Niagara de Guillaume Lambert

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Débarquer sur le plateau de Niagara, le dernier long métrage de Guillaume Lambert, en cette 25e journée de tournage, c’est un peu comme arriver chez des amis pour l’heure du dessert. J’arrive sur le lieu de tournage alors que l’équipe en est à ses derniers milles. J’ai travaillé sur ce projet, à titre d’adjointe à la direction de production, depuis mars dernier et je suis accueillie à bras ouverts au vignoble Pinard & Filles à Magog. 

UNE COPRODUCTION

Il s’agit du deuxième long métrage de Guillaume Lambert qui avait réalisé en 2018 Les scènes fortuites, produit par Laurent Allaire de Chasseurs Films et distribué par Tim Ringuette chez Entract films. C’est d’ailleurs avec cette première collaboration qu’une chimie naît entre ces deux derniers. De son côté, Entract avait comme visée de développer un volet de production. Niagara sera donc le premier film produit par Entract studios en collaboration avec Chasseurs Films. Dans ce nouveau long métrage, mettant en vedette François Pérusse, Éric Bernier et Guy Jodoin, on voyage de la chute Montmorency aux chutes Niagara aux côtés de trois frères qui sont en quelque sorte forcés de se retrouver à la suite de la mort de leur père dans un Ice Bucket Challenge qui tourne mal.

TOURNER EN ESTRIE

Le vignoble Pinard & Filles de Magog était l’endroit parfait pour recréer les vignobles de la vallée du Niagara.

Le vignoble Pinard & Filles de Magog était l’endroit parfait pour recréer les vignobles de la vallée du Niagara.

Pour la fin de parcours, l’équipe de tournage débarque en Estrie. Au départ, plusieurs jours de tournage avaient été prévus dans la région, mais tricher une réalité ontarienne (Niagara) coûtait trop cher à faire loin de Montréal. En effet, chaque fois qu’on quitte le territoire, il faut penser per diem, nuitées, repas pour l’équipe entière. De plus, la grande quantité d’acteurs compliquait les choses. Disons que l’agenda de plusieurs était bien rempli et qu’il était impensable de devoir faire les allers-retours chaque jour. « Faire un film d’envergure comme l’est Niagara, avec trois personnages principaux et trois univers à créer, avec un premier budget au Québec, ça relève du miracle. Il faut être inventif et débrouillard et je suis fier de ce qu’on a réussi à faire avec ce film, » affirme un des producteurs, Laurent Allaire.

Une partie de l’équipe de tournage, composée majoritairement de membres du BEAM.

Une partie de l’équipe de tournage, composée majoritairement de membres du BEAM.

Et pour le réalisateur, « Le fait de travailler avec la même équipe, pendant 29 jours, et en partie à l’extérieur de Montréal a permis une plus grande proximité avec les acteurs. En fait, c’était comme partir en tournée… Les moments tournés au vignoble en Estrie sont parmi les plus beaux de ma carrière, tant pour l’expérience que pour la communion avec l’équipe. » Cet esprit de communion, on le sent bien. Aussitôt que je croise Guillaume sur le plateau, il est content de me rencontrer (nous avions seulement échangé par courriel et Zoom), offre de me présenter à toute l’équipe (moi qui voulait arriver incognito pour ne pas perturber le plateau, c’est raté, et j’en suis plutôt ravie en fin de compte!)

LA CHIMIE ENTRE LES TROIS FRÈRES

Pause gelato avec l’arrivée du resto Savo de Sherbrooke.

Pause gelato avec l’arrivée du resto Savo de Sherbrooke.

Pour les comédiens rencontrés, la réponse est unanime : c’est tellement agréable de tourner en Estrie. D’abord, les paysages croisés sur la route qui mène au plateau sont magnifiques. Il faut dire que le chaud soleil de cette journée de mi-juin y est pour quelque chose. Pour Éric Bernier, ses souvenirs de l’Estrie commencent déjà à dater. Il avait joué en 2015 dans la pièce de David Goudreault et Patrick Quintal 21 manches cubes au Théâtre du Double Signe. Pour l’occasion, il avait séjourné un mois à Sherbrooke, mais n’était pas réellement revenu dans les Cantons-de-l’Est depuis. On sent dans son regard qui parcourt le vignoble qu’il tentera d’y revenir bientôt. Selon lui, qui se trouve choyé de jouer au cinéma, ce type de tournage permet d’avoir « une vision globale du pays ». Il parle du tournage de Niagara, comportant une quarantaine de lieux de tournage (oui, oui, c’est beaucoup pour 29 jours de tournage! Je sais, j’ai travaillé à la recherche de lieux. Un magnifique défi où j’ai beaucoup appris), comme d’un casse-tête où il faut faire confiance. « C’est précieux » affirme Éric Bernier, car en cinéma, comparé à la télévision, on a du temps pour travailler notre personnage, plusieurs jours de tournage. Sans trop vous en dire, une scène où il se met en colère contre son frère l’a amené là où il ne pouvait même pas imaginer. « Il y a une belle fébrilité dans le cinéma et quelque chose peut sortir de nous qu’on n’avait pas prévu. »

Il y a une belle fébrilité dans le cinéma et quelque chose peut sortir de nous qu’on n’avait pas prévu. 
— Éric Bernier, comédien

De son côté, François Pérusse est reconnaissant d’avoir pu travailler aux côtés d’Éric Bernier et de Guy Jodoin, avec qui il a développé une relation fraternelle au cours du tournage. Originaire de Québec et habitant maintenant en Montérégie, il est habitué aux grands espaces et se sent comme à la maison. Comme Éric toutefois, il a peu visité l’Estrie, y venant plutôt pour des contrats de radio. « Tourner en Estrie, c’est le dessert, » ajoute-t-il. La façon dont l’horaire a été fait a permis une belle finale, dans un vignoble où il fait beau, une fois de plus. François se sent amené dans la bonne voie, par la direction de Guillaume dont il salue le calme. Guidé aussi par les comédiens qui l’entourent, il ajoute que « tout le monde a le désir que le film marche et c’est tellement agréable. », phrase aussi partagée par ses deux « frères ».

À ce sujet, Guy Jodoin me dit justement, autour d’un champagne dégusté en fin de soirée (Tradition oblige: à la 100e bobine, il est de coutume pour les comédiens de payer le champagne à l’équipe.), qu’il est important pour lui de jouer le rôle de rassembleur. Les éloges fusent d’ailleurs à son sujet dans l’équipe. Il appelle tout le monde par leur prénom et prend en charge le fait que chacun se sente bien sur le plateau. Guillaume le dit d’ailleurs :

Cette proximité entre les membres de l’équipe et les acteurs, on la sent à l’écran. Je dis souvent que l’expérience de plateau se ressent dans le film, ça crée l’âme du film. Les spectateurs sont sensibles à cette authenticité sans même le savoir.
— Guillaume Lambert, réalisateur

C’est donc avec une très grande hâte de voir le résultat prévu pour 2022 et me sentant choyée de participer à cet essor du cinéma estrien que je regagne la maison à moins de trente minutes de ce lieu magnifique.

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Un mot sur la rédactrice

Fière Estrienne établie à Sherbrooke, Caroline Fontaine est enseignante en Littérature et communications au Cégep de Sherbrooke. L’écriture fait partie de ses nombreux intérêts artistiques et elle adore aller à la rencontre de l’autre. Elle collabore également sur des tournages et développe son expertise en création de contenu.

Visite de plateau : Tournage du court métrage LAURA AU PRINTEMPS

Pas de doute, un tournage est en cours dans ce chalet de Saint-Claude! © Masha Castro

Pas de doute, un tournage est en cours dans ce chalet de Saint-Claude! © Masha Castro

Pascale Rousseau est une habituée des plateaux de tournage : depuis près d’une quinzaine d’années, elle fait partie de l’équipe de production vidéo de l’Université de Sherbrooke. Elle a accompagné de nombreux réalisateurs sur leurs plateaux au fil des années, développant un solide réseau dans le milieu estrien. Aux tournants de la quarantaine - sans mauvais jeu de mots avec la pandémie! - elle sent l’appel de la fiction lors d’une retraite fermée dans un chalet de Saint-Claude. C’est là où je la rencontre en cette journée pluvieuse de la fin avril, en plein tournage!

Casser pour mieux recommencer

Laura au printemps, c’est l’histoire de Laura, professionnelle et mère de famille qui mène une vie au rythme effréné, mise au repos forcé par son thérapeute. Tiens donc, un sujet qui sonne une cloche chez quelques-unes d’entre vous? Laura s'isolera dans un chalet, reconnectera avec la nature et avec d’anciennes passions et elle vivra un grand recommencement, non sans résistance, avant d’abdiquer et de finalement lâcher prise.

La maquilleuse Lyssia Bergeron met la touche finale au visage d’Emmanuelle Laroche, l’actrice principale.

La maquilleuse Lyssia Bergeron met la touche finale au visage d’Emmanuelle Laroche, l’actrice principale.

« J’ai connu une période difficile l’automne dernier, et je me suis rendu compte que ça faisait des années que je n’avais pas été toute seule plus que 2 h! On pense à tort que le repos, ça vient en prenant des vacances. Mais partir en vacances, c’était toujours soit avec mon chum, ma famille, mes amis… J’avais besoin d’être seule avec moi-même, de me retrouver, de vivre une vraie solitude sans personne qui attend quelque chose de moi, » mentionne Pascale. C’est ici même, dans ce petit chalet aux abords du lac Boissonneau, que le scénario de Pascale s’écrit pratiquement tout seul, alors qu’elle vit elle-même ce qu’elle couche sur papier.

« Il faut qu’il y ait une cassure pour qu’il y ait un recommencement. L’idée vient de ma propre histoire, mais je me suis aussi beaucoup inspirée du livre Recommencements d’Hélène Dorion autrice et philosophe estrienne. J’en avais entendu parler pendant le Creative Morning de Nathalie Plaat et ça collait tellement à mon scénario! » 

Réaliser un tout premier court métrage, est-ce que ça fait partie d’un recommencement?

« J’en suis à un moment de ma vie où je veux me donner le droit de faire des affaires. Ça fait très longtemps que j’ai envie de réaliser de la fiction. Je suis habituée d’être dans l’orchestre, mais là, j’ai le goût d’être la cheffe d’orchestre! Je dois le faire! » 

J’en suis à un moment de ma vie où je veux me donner le droit de faire des affaires.
— Pascale Rousseau, réalisatrice

Comme comédienne principale, Emmanuelle Laroche s’est glissée dans la peau de Laura assez facilement : « On a tous besoin de s'intérioriser à un point dans sa vie. On nous dit de trouver l’équilibre dans toutes les sphères de notre vie : amour, famille, travail, mais ça inclut aussi soi-même. On oublie souvent le soi comme point d’équilibre. Si tout le monde faisait ce cheminement, en s’arrêtant, en étant seul avec soi-même pendant pas juste une heure, mais plusieurs jours, je pense que les gens se porteraient mieux. Si on peut rendre ce désir de solitude normal et sain grâce au médium du cinéma, tant mieux! »

Marquise Lepage, qui coproduit et assiste Pascale à la réalisation, est elle aussi touchée par le sujet de Laura au printemps. « Je dis souvent que j’ai fait des projets pour nourrir ma famille, mais j’ai aussi fait d’autres projets pour nourrir mon âme. D’effacer la femme derrière la mère, ce n’est pas au bénéfice de nos enfants. Ils ont tout intérêt à voir leur mère épanouie et passionnée en dehors de leur cellule familiale. »

Hors de tout doute, un tel sujet résonnera dans les oreilles de plusieurs mères de famille au Québec, particulièrement dans cette époque où la santé mentale est mise à rude épreuve! 


Une équipe majoritairement féminine et 100% BEAM!

Caroline Fontaine, Pascale Rousseau et Marquise Lepage discutent d’une des scènes à tourner.

Caroline Fontaine, Pascale Rousseau et Marquise Lepage discutent d’une des scènes à tourner.

Pascale parlait de son rôle de chef d’orchestre tout à l’heure, elle a soigneusement choisi les musiciens qui porteront sa symphonie : « Je me suis entourée de gens que j’aime, de gens que j’ai côtoyés sur des plateaux ces dernières années et qui sont tellement compétents, ils me nourrissent tellement. Marquise comme productrice et conseillère à la réalisation, elle est merveilleuse et d’une générosité sans borne, tout ce qu’elle dit est pertinent! Emmanuelle, ma comédienne et amie, ça me fascine de la voir travailler, elle me fait dresser le poil sur les bras avec son talent, son émotion et son énergie. Mathieu (Gagnon), il est parvenu à un niveau incroyable avec son éclairage, il a fait des miracles hier! Et David (Elias) au son, à qui j’ai dit «Go, amuse-toi, fais de ce chalet un personnage!« Il y a aussi Vanessa (Caceres) à la production, si généreuse et bienveillante, et Caroline (Fontaine) mon amie de longue date et ma régisseuse aujourd’hui, quel honneur de les avoir sur mon plateau! Il y a aussi Annick, Lyssia, Isabelle, Masha, Marie-Lou... je pourrais continuer à encenser toute l’équipe pendant des heures, mais j’ai un film à tourner aujourd’hui! »

Mathieu Gagnon, Pascale Rousseau et Emmanuelle Laroche.

Mathieu Gagnon, Pascale Rousseau et Emmanuelle Laroche

On chérit tous ce projet, on veut le tirer vers le haut.
— Emmanuelle Laroche, actrice principale

« C’est un plateau qui est doux, atteste Emmanuelle. Même si l’horaire est chargé, on chérit tous ce projet, on veut le tirer vers le haut. C’est extraordinaire de voir tout le monde être à sa place et prendre sa juste place. »

À travers cette équipe toute étoile entièrement composée de membres du BEAM, on ne peut que s’attendre à un film de qualité!


Un court métrage autoproduit

Mathieu Gagnon et David Elias © Masha Castro

Mathieu Gagnon et David Elias © Masha Castro

Pascale n’a pas soumis son projet aux différents programmes de subvention. Pour plusieurs raisons, mais notamment parce que c’était important pour elle de réaliser le projet maintenant : « Le printemps, c’est la saison du renouveau, c’est majeur dans l’histoire. Je ne me voyais pas attendre après les subventions et faire mon film à l’automne ou bien attendre le printemps prochain. Le timing c’est maintenant, le scénario a été écrit en mode covid en plus donc il n’y a pas de contraintes majeures côté réalisation. »

« C’est très difficile d’aller chercher du financement pour une première œuvre, confirme Marquise, c’est une excellente idée d’y aller en autoproduction, particulièrement avec les gens compétents qui gravitent autour de Pascale. »

Parce qu’elle porte plusieurs chapeaux dans son projet et qu’elle peut compter sur une équipe avec qui elle peut faire des échanges de services, Pascale réalisera son premier court qui, on l’espère, se démarquera auprès des distributeurs et des festivals. 

Avec un peu de chance, on pourra voir le projet final l’automne prochain. D’ici là, on vous souhaite de vous aussi, trouver ce chalet qui vous reconnectera avec votre essence. <3 






Sur le plateau du clip Le nouveau matériel de David Goudreault

Une partie de l’équipe de tournage au travail. De gche à drte : Mathieu Gagnon (directeur photo), Anh Minh Truong (réalisateur) et Manuel Chavarin (assistant caméra).

Une partie de l’équipe de tournage au travail. De gche à drte : Mathieu Gagnon (directeur photo), Anh Minh Truong (réalisateur) et Manuel Chavarin (assistant caméra).

Le soleil brille sur Sherbrooke en cette fin février alors que je m’apprête à visiter le plateau de tournage du clip Le nouveau matériel de David Goudreault. Rendez-vous dans le Vieux-Nord de Sherbrooke, où une petite rue habituellement tranquille est aujourd’hui remplie de véhicules et de fourgonnettes : « J’ai dû faire le tour de mes voisins pour les aviser qu’on allait faire un tournage chez moi et de ne pas appeler la police pour dénoncer un rassemblement illégal », dit en rigolant Véronique Vigneault, productrice du clip pour Chasseurs Films et aussi propriétaire du lieu de tournage que je visite aujourd’hui!

Cupcakes qui ne demandent qu’à être crémés, puis mangés!

Cupcakes qui ne demandent qu’à être crémés, puis mangés!

Lunettes et masque au visage, mains désinfectées, j’entre dans la maison en espérant ne pas bousiller une scène en ouvrant la porte d’entrée! Heureusement, on tourne à l’étage et c’est plutôt tranquille au rez-de-chaussée. Sur l’îlot de la cuisine attend sagement une fournée de cupcakes cuisinés avec amour par Guylaine Carrier, directrice artistique, qui serviront à tourner une langoureuse scène de « crémage » avec la comédienne Christine Beaulieu (Dans l’œil du cyclone, Lâcher Prise, J’aime Hydro, etc.). « Dans ce vidéoclip, tout doit être extrêmement léché, très clean, très beau, très propre. Ça ressemble beaucoup à de la pub, comme si on faisait plusieurs petites publicités toute la journée », dit Mathieu Gagnon, directeur photo pour la journée.

Moment de transition entre deux scènes. J’en profite pour accrocher Anh Minh Truong, qui signe la réalisation de ce vidéoclip. « Pour ce clip, je suis parti des paroles, mais aussi du beat. C’est une chanson qui est très rappée, donc ça permet de créer un rythme elliptique. » Hein, elliptique? « C’est-à-dire que chaque image dure deux secondes, ça va très vite, ce n’est pas comme au cinéma avec de longues scènes. C’est vraiment le beat du rap qui permet ça. Puis, il y a aussi des refrains plus lyriques, chantés par Ariane Moffatt où on peut déposer l’action un peu. Ce sera un enchaînement d’images qui suivra le rythme de la musique, porté par le sujet des paroles, qui est l’objectification de soi, la superficialité. »

Ambiance familiale

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Elkana Talbi (Queen Ka) et Jean-Moïse Martin sur le plateau la semaine précédente, entouré de Anh Minh Truong, Pierre-Luc Racine et Johan Gass.  (c) Jean-François Dupuis (c)Anabelle Guay

Elkana Talbi (Queen Ka) et Jean-Moïse Martin sur le plateau la semaine précédente, entouré de Anh Minh Truong, Pierre-Luc Racine et Johan Gass.
(c) Jean-François Dupuis (c)Anabelle Guay

Si on pouvait dégager une ambiance de ce plateau, ce serait de toute évidence la familiarité. Non seulement à cause des cupcakes, mais surtout à cause des liens forts qui existent entre les membres de l’équipe! Autant les acteurs (Jean-Moïse Martin et Elkana Talbi complètent la distribution), les producteurs, l’équipe de tournage, les figurants, tout ce beau monde a des liens personnels entre eux. Que ce soit David Goudreault qui est un bon ami de Minh et de Véronique, ou de Christine qui a joué avec Jean-Moïse dans Lâcher prise, ou de Elkana (aka Queen Ka) qui a côtoyé David sur la scène slam, ou bien du chef électro-machino Jean-Sébastien Dutil qui travaille régulièrement avec le directeur photo Mathieu Gagnon. Tous ces liens sous-entendus créent une familiarité qui se ressent et qui fait en sorte que la superficialité du clip dont parlait Minh est à des années-lumière de l’ambiance générale du plateau! Ben oui, c’est ça, la magie du cinéma!

Rencontre avec Christine Beaulieu

Je monte à l’étage pour rencontrer Christine Beaulieu, la comédienne de la journée (Jean-Moïse et Elkana ayant tourné leurs scènes la semaine précédente). Elle m’accueille dans sa loge  ̶  lire ici, la chambre de Véronique Vigneault  ̶  et me parle elle aussi de la familiarité qui règne sur le plateau. « Je suis assise ici, sur le lit, dans la chambre de la productrice. Tantôt pour la scène, je plaçais mon linge dans la garde-robe de son fils. J’ai tourné pour certains producteurs pendant des mois, et pourtant, je n’ai absolument aucune idée de quoi a l’air leur maison! Veut, veut pas, cette proximité tisse des liens plus intimes, plus riches. »

Christine Beaulieu qui la joue selfie pour la caméra de Mathieu Gagnon.

Christine Beaulieu qui la joue selfie pour la caméra de Mathieu Gagnon.

Pour la comédienne qui a quelques expériences de vidéoclips plus lointaines dans sa carrière, c’est un bonheur que de venir tourner à Sherbrooke pour son ami du secondaire, David Goudreault : « J’étais vraiment contente de tourner pour David, et encore plus lorsque j’ai su que le tournage se ferait à Sherbrooke. On ne voyage plus du tout, donc c’est comme si je prenais des petites vacances à l’hôtel Delta! Pour nous les artistes, c’est vraiment le fun de tourner à l’extérieur de Montréal, on ne choisit pas de toujours être à Montréal! » Habituée des gros plateaux télé, Christine semble bien aimer la liberté que lui procure un projet comme ce vidéoclip : « D’abord, il n’y a pas de texte à apprendre! [rires] Tu t’inspires de la musique, des paroles, mais le résultat est plus flou, plus impressionniste. Tu as moins de contrôle sur le résultat, et j’aime bien ça me livrer à un exercice qui ne m’appartient pas. Ici, je sers le travail de Minh, de David et de l’équipe. »

Le réalisateur qui regarde attentivement une scène sur son moniteur. (c) Jean-François Dupuis

Le réalisateur qui regarde attentivement une scène sur son moniteur. (c) Jean-François Dupuis

On parlait de liens personnels tout à l’heure… Christine me dit qu’elle connaissait déjà Minh depuis longtemps, alors qu’il participait à Fais ça court, émission qui était réalisée par sa sœur Patricia. Comme quoi « toute est dans toute! » (Insérer l’expression « toute est dans toute » dans un article : check!)

Je quitte le plateau malheureusement avant d’avoir l’occasion de croquer un cupcake! Est-ce qu’on pourrait en faire un nouvel élément imposé dans les prochains tournages des membres du BEAM? Merci!

De nombreux membres du BEAM ont contribué à ce tournage:

  • Maquillage-Coiffure : Lyssia Bergeron

  • Chef électro-machino : Jean-Sébastien Dutil

  • Assistant caméra : Juan Manuel Chavarin

  • Deuxième assistant caméra : Emmanuel Laramée-Croteau

  • Best boy : Jean-Sébastien Dutil

  • Figuration : Emmanuelle Laroche

Une captation live à l’église de Saint-Adrien pour la chanteuse Georgette

Georgette et son band en action dans l’église.

Georgette et son band en action dans l’église.

Le dimanche 8 novembre dernier, la chanteuse Georgette lançait son EP Bouclier avec une captation live sur Facebook, filmée dans our very own église de Saint-Adrien! Rencontre avec l’artiste montréalaise qui a récemment établi ses pénates à Ham-Nord.

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L’idée d’un spectacle dans l’église trottait dans la tête de Georgette depuis un bon moment : « J’ai toujours voulu organiser quelque chose dans l’église, et quand j’ai su qu’on sortirait l’album en novembre, je me suis dit qu’on devait utiliser ce timing pour divertir les gens qui sont encore confinés chez eux et leur offrir un vrai lancement, de la vraie musique live » dit Georgette. Avec une équipe réduite au minimum et un grand respect des consignes sanitaires, Georgette a pu lancer son EP presque comme si la covid n’existait pas! « Toute l’équipe a fait une période de confinement et chacun a fait le test covid avant qu’on se rejoigne à Saint-Adrien. Et on a su monter une petite équipe ultra-polyvalente qui pouvait combler plusieurs rôles à la fois : le responsable des projections était aussi la personne en charge de la production et du table craft, Pilou [qui vient dans le forfait de base pour tout projet à l’église!] faisait le son et était aussi choriste, etc. »

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Au-delà de la captation vidéo, Georgette a profité des installations de Saint-Adrien pour développer la chimie avec ses nouveaux musiciens. « On a eu la chance de pratiquer dans l’église la semaine avant la captation, ça nous a permis de monter notre set-up de lumière et de son, en plus de faire plusieurs répétitions. Je trouve que ça transparait quand les musiciens se connaissent, ça crée une cohésion et ça rend le show plus organique. Nos pratiques à l’église, c’était presque comme être en résidence de création avec mon band. »

Dans un espace aussi magique, difficile de ne pas ressentir de frissons : « On a vécu un petit moment de grâce lors de notre première journée de répétition, dès la première chanson, Funny Girl. L’acoustique était tellement prenante, et j’ai regardé mes musiciens et j’ai senti qu’on s’est compris comme groupe. Il y a toujours un moment comme ça dans un groupe, un moment de connexion profonde au lieu et à la musique et pour nous, c’est à la première répétition dans l’église que ça s’est produit. » Apparemment, ils n’étaient pas les seuls à sentir ce beau moment de grâce puisqu’un des ouvriers du grand studio s’est mis à applaudir spontanément !

Georgette aux côtés de Pierre-Philippe Côté aka Pilou.

Georgette aux côtés de Pierre-Philippe Côté aka Pilou.

Et Le BEAM veut en faire d’autres captations live. Les lieux sont tout désignés pour recevoir ce genre de projet, et même plus. Pierre-Philippe mentionne : « On a un lieu magique pour tourner des images magnifiques, et on a en plus toutes les ressources humaines et matérielles pour mettre ça en place. On peut faire des captations de musique live et des vidéoclips, mais ça peut aussi être un projet de danse, une œuvre artistique en direct, une lecture, un slam, un atelier d’origami, n’importe quoi! On a une équipe super dynamique et débrouillarde qui peut vous aider dans vos projets, et en tout respect des règles sanitaires en vigueur! » 


OFFRE SPÉCIALE POUR LE RÉSEAU DU BEAM

Pour découvrir Georgette et son EP Bouclier : https://georgettemusic.com/

En direct du tournage du film Les monstres

Sur le plateau de tournage du court métrage Les monstres. De gche à drte : Pawel Pogorzelski, Caroline Dhavernas et Juan Manuel Chavarin  @Pierre-Luc Racine

Sur le plateau de tournage du court métrage Les monstres. De gche à drte : Pawel Pogorzelski, Caroline Dhavernas et Juan Manuel Chavarin @Pierre-Luc Racine

L’automne n’est certainement pas monotone pour les membres du BEAM. Plusieurs d’entre eux se sont retrouvés sur un plateau d’envergure sous la direction du réalisateur Frank Tremblay. Le court métrage Les Monstres est la toute première réalisation du scénariste-réalisateur qui s’était mérité le prix Cours écrire ton court de la SODEQ pour la qualité de son scénario et son intéressant potentiel cinématographique. L’équipe de tournage y a travaillé 5 jours, dont 4 dans un espace assez restreint et très d’écho, démontrant un grand sens d’adaptation à tout type de lieu de tournage.

@ Pierre-Luc Racine

@ Pierre-Luc Racine

Un huis-clos inquiétant

Ce film raconte l’histoire d’une mère surprotectrice, Manon (Caroline Dhavernas), qui barricade les fenêtres de sa maison, voulant à tout prix protéger son fils unique des « dangers » extérieurs. Le fils devient, en quelque sorte, prisonnier du déséquilibre mental de la mère. La lecture du scénario a tout de suite accroché la productrice de Chasseurs Films, Véronique Vigneault.

« La rencontre que j’ai eue avec ce scénario-là en est une de cœur. Quand je l’ai lu pour la première fois, j’ai été touchée et troublée en tant que mère par le thème de la surprotection. Ça m’a amenée à des réflexions personnelles que j’avais déjà eues : en voulant protéger nos enfants, est-ce qu’on leur fait plus de tort que de bien ? », a confié Mme Vigneault après le tournage. « Je me sentais privilégiée que ma première production soit sur un sujet si touchant et avec une équipe d’une si grande qualité. »

Le scénario se plonge dans les années '80, dans un petit bungalow déniché à Asbestos, grâce à un minutieux repérage de lieux. « La maison est tellement parfaite pour ce genre de scénario. Dès que je l’ai vue en photo, j’ai su que c’était la bonne : plafonds bas, tapisserie. Comme le personnage principal est très propre, je savais qu’il n’y aurait pas de traineries et qu’il serait donc intéressant d’ajouter de la texture aux murs, au lieu de laisser un mur de gypse blanc », affirme la directrice artistique Sophia Belahmer. Le décor et l’ambiance contribuent d’ailleurs au suspense de ce drame psychologique. Et le renommé directeur photo Pawel Pogorzelski (Hérédité d’Ari Aster) - qui s’est montré d’une générosité incroyable envers tout le plateau - apportera sans aucun doute sa touche unique à la qualité de l’image.

Caroline Dhavernas et Étienne Cardin lors d’une scène du court métrage Les monstres (en arrière plan; le réalisateur Frank Tremblay et le directeur photo PawelPogorzelski.           @ Pierre-Luc Racine

Caroline Dhavernas et Étienne Cardin lors d’une scène du court métrage Les monstres (en arrière plan; le réalisateur Frank Tremblay et le directeur photo PawelPogorzelski. @ Pierre-Luc Racine

Cerise sur le sundae ; les bouteilles d’eau de javel ou de désinfectants présentes dans la buanderie de la maison, et qui devaient être utilisées durant certaines scènes, étaient celles des années 80. «Ç’a vraiment été un coup de chance parce que j’avais fait beaucoup de recherche pour trouver les produits de cette époque!» s’est exclamée en riant la costumière et accessoiriste Guylaine Carrier (d’ailleurs, elle me fait bien rire, car elle a feuilleté un catalogue Sears 1977 pour valider l’époque des produits et accessoires!)

Une belle distribution, une belle production

Les premiers rôles étaient attribués à Caroline Dhavernas et à Étienne Cardin, un jeune homme de 10 ans, qui jouait le fils nommé Jimmy. C’est le père d’Étienne, professeur de théâtre, qui l’épaule et le prépare pour ses auditions. «Je ne me serais pas rendu aussi loin, jusqu’à faire un court métrage, sans mon père» a-t-il affirmé lors du tournage. Il a trouvé son expérience très amusante : « ça ou la Ronde, pour moi, c’est la même affaire! » Lorsque je lui ai demandé s’il se pratiquait beaucoup avant une scène, il a répondu : « Non, parce que je veux que ce soit vraiment naturel. » Son interprétation du petit Jimmy est d’ailleurs assez impressionnante.

De gche à drte : Laurent Ulrich, Pawel Pogorzelski et Jocelyn Simard @Pierre-Luc Racine

De gche à drte : Laurent Ulrich, Pawel Pogorzelski et Jocelyn Simard @Pierre-Luc Racine

Caroline Dhavernas, qui est habituée aux gros plateaux de tournage, a particulièrement aimé son expérience : «On est beaucoup plus libres au niveau créatif quand on fait un court métrage. Il y a une moins grosse pression parce qu’on sait qu’on est ici pour l’amour de l’art. Et le fait de tourner à la campagne, c’est donc merveilleux! Tous les matins, je fais de la route à travers les montagnes et les petits villages [pour se rendre sur le plateau] et je me sens vraiment chanceuse d’être là.»

Les membres du BEAM : en majorité sur le plateau

Plus de la moitié des personnes ayant travaillé sur ce plateau étaient des membres du BEAM. Jocelyn Simard, premier assistant-caméra et technicien de grande expérience, était heureux de travailler auprès d’autres membres du BEAM, et ce, plusieurs journées en ligne. «On travaille dans un contexte où l’on est bien ; on s’est créés une atmosphère agréable. Sur certains plateaux, la pression peut être forte, ce qui n’est pas le cas ici », a-t-il affirmé au 4e jour de tournage.

Sophia Belahmer, Étienne Cardin et Jocelyn Simard pendant le tournage du court métrage Les monstres. Ici, Sophia Belahmer replace les coussins après chaque scène afin de s’assurer qu’ils sont toujours au même endroit. Et elle en profite pour donner …

Sophia Belahmer, Étienne Cardin et Jocelyn Simard pendant le tournage du court métrage Les monstres. Ici, Sophia Belahmer replace les coussins après chaque scène afin de s’assurer qu’ils sont toujours au même endroit. Et elle en profite pour donner un coup de balai, puisque le personnage incarné par Caroline Dhavernas est très propre. @Pierre-Luc Racine

«Pour transformer la matière de base en film, ça prend une équipe et des talents. Le tournage en était rempli. En fait, tous les départements étaient représentés par des gens de qualité. Et Le BEAM a joué un rôle incroyable pour la recherche les lieux de tournage», a confié la productrice Véronique Vigneault.

Le couple Sophia Belahmer et Louka Boutin a particulièrement apprécié travailler sur le même plateau, tout près de leur résidence. Sur ce tournage, les deux complices occupaient les postes de directrice artistique et de chef électro. «Ça fait changement, on rencontre du nouveau monde, car on est habitués à notre équipe montréalaise. C’était la première fois que je faisais un aussi gros tournage dans le coin», m’a confié Sophia, entre deux scènes.

Le film est maintenant en postproduction. Il sera possible de le voir en 2021.

Le BEAM tient à remercier toute l’équipe :

Production/réalisation

François Tremblay

Véronique Vigneault

Laurent Allaire

Équipe technique

Pawel Pogorzelski

Sophia Belahmer

Matt Sherman

Ruxandra Rusu

Mathieu L'Étoile

Anabelle Guay

Jocelyn Simard

Juan Manuel Chavarin

Guylaine Carrier

Lyssia Bergeron

Louka Boutin

Chady Awad

Laurent Ulrich

Jonathan Leblanc

Johan Gass
Emmanuel Laramé

Postproduction

Ivan Thibodeau

Pierre-Philippe Côté

 Comédiens

Caroline Dhavernas

Étienne Cardin

Derreck Frenette

 Régie

Yan Després

Giovanni Ottaiano

@ Pierre-Luc Racine

@ Pierre-Luc Racine

 

Le tournage du court métrage Le Passeur

La réalisatrice Clara Prévost lors du tournage du film Le passeur (à ses côtés, de gauche à droite: Simon Lamarre-Ledoux , directeur photo et Laurent Allaire, producteur) @ Anton Miller

La réalisatrice Clara Prévost lors du tournage du film Le passeur (à ses côtés, de gauche à droite: Simon Lamarre-Ledoux , directeur photo et Laurent Allaire, producteur) @ Anton Miller

Du 15 au 18 août s’est déroulé le tournage du court métrage de la réalisatrice montréalaise Clara Prévost. Les Productions Fil d’or et Chasseurs Films ont produit le film et plusieurs membres du BEAM y ont participé. Un tournage qui fut un grand succès malgré les nouvelles mesures de sécurité reliées à la COVID-19.

Quatre jours bien intenses

Guylaine Carrier qui prépare les costumes @Myriam Rioux-Denis

Guylaine Carrier qui prépare les costumes @Myriam Rioux-Denis

L’équipe s’est déplacée dans différents lieux à Sherbrooke durant ces quatre jours de tournage, dont un appartement au centre-ville, un fleuriste, le Tim Hortons sur la rue King O., pour terminer sa route à la Cathédrale Saint-Michel.

Il s’agissait d’une première réalisation et scénarisation pour la comédienne montréalaise Clara Prévost, qui prête habituellement sa plume au théâtre. Sasha Samar, qui joue un des rôles principaux, avait déjà collaboré avec le réalisateur Anh Minh Truong sur son film Après la peine. Il a adoré son expérience. Il a même dit qu’il s’agissait « d’un grand luxe de travailler dans de telles conditions, malgré la pandémie ». Jade Charbonneau, qui incarne un autre personnage principal, en était à son premier tournage « aussi loin de Montréal ». « J’aime beaucoup le fait de ne pas être à Montréal, parce que je n’ai pas de repères et ça aide mon personnage et la création de l’univers ». « Je trouve ça rafraîchissant d’avoir la nature toute proche ».

Chasseurs Films a coproduit le court métrage avec Fil d’or, une société de production montréalaise. « Nous avons été emballés par notre expérience ici et nous avons rencontré des gens extraordinaires. Les gens sont vraiment disponibles et engagés dans le projet. On a vraiment envie de revenir », explique Sophie Parenteau, productrice chez Fil d’or ».

Samuel Carrier à la prise de son @Anton Miller

Samuel Carrier à la prise de son @Anton Miller

Les membres du BEAM

Guylaine Carrier, grâce à sa grande polyvalence, assurait plusieurs rôles. Elle a trouvé tous les costumes et accessoires, meublé et démeublé le même appartement qui représentait en fait les deux différents logis des personnages principaux. « Nous tournons pendant 8 à 12 heures, mais moi je dois commencer avant et terminer après », a-t-elle précisé au quatrième jour du tournage. Samuel Carrier, tout fraîchement déménagé en Estrie, était le preneur de son. C’est donc lui qui s’occupait, principalement, de la prise de son des dialogues des personnages avec une perche, une enregistreuse et des micros-cravates. Il devait également s’assurer « d’être le gardien du silence sur le plateau ». « On avait une équipe très dévouée et très professionnelle. Il a été facile en quatre jours de créer des liens avec tous les membres de l’équipe », confie-t-il. Johan Gass, de son côté, était assistant électro-machino (swing). « On a travaillé très fort ! On a même dû installer une lampe de 4000 watts sur un échafaudage pour mimer un soleil », confirme-t-il. « C’était du gros matériel, très lourd. Un travail très physique, j’ai sué tout le long ! » rit-il. Johan travaillait aux côtés de Laurent Ulrich, qui a assuré le rôle de chef machiniste sur ce plateau. Il a, lui aussi, adoré son expérience. « C’était super trippant de me réveiller chez moi en Estrie et de voir sur la feuille de service une adresse d’ici. De ne pas devoir aller à Montréal pour un tournage sérieux, financé, avec des ressources et des talents de chez nous, c’est vraiment le fun. J’ai fait de super belles rencontres avec des gens de la région avec qui je n’avais jamais travaillé. », confie Laurent Ulrich.

Juan Manuel Chavarín, assistant-caméraman @Anton Miller

Juan Manuel Chavarín, assistant-caméraman @Anton Miller

Une production en mode « COVID »

Laurent Ulrich, chef machiniste (à gche) @Anton Miller

Laurent Ulrich, chef machiniste (à gche) @Anton Miller

Il s’agissait du premier tournage en mode « COVID » de la société de production Chasseurs Films et du BEAM. « Nous étions fébriles, mais nous étions prêts », affirme le producteur Laurent Allaire, fondateur de Chasseurs Films. Il a été possible de constater, en visitant le plateau de tournage, que toutes les mesures d’hygiène étaient respectées à la lettre. Les figurants devaient porter un masque jetable et se tenir à distance. Ils avaient l’autorisation d’enlever leur masque pendant une période de 15 minutes. La réalisatrice attendait donc au dernier moment pour avertir les figurants qu’ils pouvaient enlever leur masque et le cacher dans leur poche.

Ce tournage ouvre le chemin à plusieurs autres. Il a permis à l’équipe de se familiariser avec les nouvelles mesures de sécurité. Elle sera prête pour les autres courts et longs métrages prévus cet automne et ce printemps. À suivre !

Johann Gass, assistant électro-machino @ Myriam Rioux-Denis

Johann Gass, assistant électro-machino @ Myriam Rioux-Denis

Des tournages sécuritaires

Emmanuelle Laroche interviewe une étudiante devant la caméra de Mathieu Gagnon, son conjoint, lors d’un tournage documentaire sur la COVID-19.

Emmanuelle Laroche interviewe une étudiante devant la caméra de Mathieu Gagnon, son conjoint, lors d’un tournage documentaire sur la COVID-19.

Ça y est, les tournages ont officiellement recommencé le 8 juin dernier.

Le Guide de normes sanitaires en milieu de travail pour la production audiovisuelle — Covid-19 de la CNESST est sorti et vise à encadrer les activités de tournage afin que celles-ci se déroulent dans un contexte sain et sécuritaire. Quelles sont les nouvelles mesures pour tourner ? Et comment les différents travailleurs estriens s’y ajustent ? Pour commencer, voici un résumé du guide :

1.      L’employeur doit prendre en charge la santé et la sécurité de son lieu de travail et procéder à une identification des risques de transmission de la COVID-19.

2.      Les personnes symptomatiques sont exclues du lieu de travail.

3.      La distanciation physique de 2 mètres doit toujours être respectée, même lors des pauses, des heures de repas et des transports. Si la distanciation est impossible, les personnes devront mettre un masque de procédure et une protection oculaire (lunettes de protection ou visière) ou des barrières physiques (cloisons pleines transparentes).

4.      Le lavage des mains doit durer 20 secondes, le plus régulièrement possible et de façon systémique après chaque intervention.

5.      Il faut se couvrir la bouche et le nez en toussant et éternuant, jeter ses mouchoirs à la poubelle, ne pas se toucher le visage même si les mains sont gantées.

6.      Il faudra nettoyer les outils, équipements et surfaces régulièrement touchés après chaque utilisation et après une journée de travail de 8 heures.

Les équipes devront donc se réorganiser pour être réduites, minimiser leurs déplacements et diminuer le partage d’objets. Les différents départements devront être séparés. Ces mesures de sécurité semblent bien fonctionner, car une personne interviewée sur le plateau de Tout le monde en parle a été testée positive après son passage à l’émission et heureusement, personne n’a contracté la maladie.

D’autres façons de se protéger

On voit ici Anh Minh Truong entouré de sa famille, lors du tournage d’une publicité qu’il a réalisée, scénarisée et filmée. Une façon plutôt agréable de tourner sécuritairement!

On voit ici Anh Minh Truong entouré de sa famille, lors du tournage d’une publicité qu’il a réalisée, scénarisée et filmée. Une façon plutôt agréable de tourner sécuritairement!

D’autres solutions intéressantes et sécuritaires sont envisagées. Les scénarios pourraient créer des histoires dans de véritables contextes de COVID-19. Ce sera le cas du téléroman L’échappée, où l’on verra, dans la prochaine saison, des personnages porter des masques et pratiquer la distanciation sociale. Les vrais couples et familles seront probablement plus sollicités afin de pouvoir reproduire des scènes d’amour ou de rapprochement.

Plusieurs tournages québécois sont confirmés pour cet été. L’émission 5e rang recommencera à tourner à Saint-Chrysostome en Montérégie, où les scènes extérieures sont plus faciles à réaliser dans un contexte de distanciation. Le show de François Morency, Discussions avec mes parents, reprendra également, dans un tout autre contexte. Le tournage sera réparti sur 30 jours avec une équipe qui a accepté de se confiner pendant ce temps.

Des tournages qui reprennent en Estrie

Publicité réalisée par Anh Minh Truong pour la Ville de Sherbrooke

Publicité réalisée par Anh Minh Truong pour la Ville de Sherbrooke

Lors d’un Cercle d’échange la semaine dernière, des membres du BEAM ont partagé sur les différentes mesures prises sur leurs propres plateaux de tournage. Pascale Rousseau, conseillère en production vidéos et photos à l’Université de Sherbrooke, disait qu’au lieu de faire signer une autorisation d’utilisation de l’image aux figurants, elle leur demanderait d’autoriser l’utilisation directement devant la caméra. Cette étape évitera papiers et crayons. De plus, les membres de l’équipe et les figurants doivent attester la veille, par courriel, qu’ils n’ont pas de symptômes et qu’ils s’engagent à ne pas se présenter s’ils en ressentent le jour même.

Anh Minh Truong, réalisateur et scénariste, affirmait qu’il était beaucoup plus facile de gérer une petite production qu’une grosse. Lors d’un récent tournage, il a décidé de restreindre son équipe à 2 personnes. Ils ont tourné 2 jours au lieu d’un seul. La caméra de Minh était à l’avant de la voiture et l’équipement d’éclairage qu’il prêtait à son collègue se trouvait dans le coffre. Les deux départements étaient ainsi « séparés » et tout a été désinfecté.

Les tournages prévus en collaboration avec l’équipe du BEAM se feront en suivant toutes les règles et en mettant en priorité la santé de tous les travailleurs. À ce sujet, Valléry Rousseau, directrice du BCTE : «Je me tiens informée de ce qui se fait ailleurs, mais tout le milieu au Québec semble prêt à faire les ajustements nécessaires pour que les projets prévus cet été et cet automne aient lieu de manière sécuritaire pour tous. Le BEAM reçoit actuellement beaucoup de demande pour de la recherche de lieux; c’est bon signe. Nous nous préparons donc à un retour progressif à la normale avec, bien sûr, des nouvelles mesures à mettre en place. »

Un nouveau clip pour Max d Tremblay

Crédit photo: Kevin Murphy

Crédit photo: Kevin Murphy

Accompagné du réalisateur Olivier Tétreault, Max d Tremblay a fait plusieurs recherches afin de trouver le lieu de tournage parfait pour son vidéoclip Au milieu de la gare. Dans sa chanson, il demande à la vie de ralentir afin de mieux pouvoir l’apprécier. Quoi de mieux que la ville d’Asbestos pour tourner une scène où l’effervescence d’autrefois a fait place à un rythme plus doux…

Au milieu de la gare

C’est en novembre dernier que Max d Tremblay a tourné le vidéoclip d’une chanson tirée de son plus récent album Bleu Septembre. La petite équipe de tournage composée du réalisateur Olivier Tétreault et de l’assistant-producteur, parolier et photographe Kevin Murphy, a voulu rendre hommage à la nature et à la vie de la région. Le montréalais affirme d’ailleurs avoir toujours eu un faible pour l’Estrie.

On retrouve, dans le clip, trois histoires qui se vivent en parallèle ; des travailleurs qui mènent une vie routinière où le train-train quotidien semble peser lourd. On y voit les personnages les yeux fermés, comme s’ils voulaient fuir et partir vers un monde meilleur.

En tournage à la mine d’Asbestos (Olivier Tétreault et Kevin Murphy)

En tournage à la mine d’Asbestos (Olivier Tétreault et Kevin Murphy)

« On voulait que les gens travaillent les yeux fermés, pour montrer que c’est la routine et que c’est machinal. On ne prend pas le temps de respirer et de vivre notre vie » affirme Max.

 Les personnages vus ne sont pas des comédiens, mais plutôt de vrais travailleurs de la région, ce qui donne au vidéoclip un aspect intéressant de documentaire.

Pourquoi avoir choisi le titre Au milieu de la gare ? Comme la chanson demande à la vie de lui donner une pause ; aussi bien le faire entre deux trains, sans être pressé de prendre le prochain.  

Un comédien, un musicien et un chanteur

Est-ce que son expérience de comédien l’aide à perfectionner son jeu lors d’un vidéoclip ? Selon lui, l’interprétation dans un clip est assez difficile, car il incarne tantôt un personnage, tantôt sa propre personne :

Une petite pause lors du repérage du lieu de tournage

Une petite pause lors du repérage du lieu de tournage

 « La ligne est mince entre rester toi-même et le rôle que tu dois jouer. Le clip est une zone grise intéressante : tu es vulnérable, mais solide en même temps. Tu te mets à nu. Tu ne fais pas juste interpréter : ce sont tes chansons, ton univers, tout ton projet que tu balances sur scène. C’est vraiment différent d’une série ou d’un film. »

Le musicien a commencé à jouer de la guitare à 11 ans. La musique a toujours eu une place importante dans sa vie et elle l’a toujours poussé à continuer. Il en est déjà à son troisième disque solo et il affirme créer de plus en plus de contenu à son image et pour se faire plaisir.

Un petit coup de pouce du BEAM

Fait cocasse : Max a rencontré l’équipe du BEAM un peu par hasard. Il était en repérage des lieux de tournage à Asbestos et il s’est arrêté dans un restaurant avec le réalisateur. Sachant que Pierre-Philippe Côté (président et directeur créatif du BEAM) était de la région, il lui a écrit pour lui poser certaines questions. Valléry Rousseau (directrice des opérations du BEAM) était assise tout près de lui, dans le même restaurant ! Elle est tout de suite venue les aider en leur parlant de la mine d’Asbestos et en leur fournissant des contacts. Un hasard qui fait bien les choses, puisque le tournage a pu se dérouler quelques semaines après.

Max est très heureux du résultat du clip. L’émotion qui en ressort nous amène à nous poser des questions sur notre façon de vivre notre vie. Pouvons-nous « ralentir et l’aimer pour vrai » ?

Ne manquez pas ce vidéoclip empreint d’émotions! Et ne manquez pas Max d Tremblay en spectacle!

2 avril : Anti-bar à Québec

13 juin : Grambrinus à Trois-Rivières

24 juillet : Centre Culturel du Havre-Aubert aux Îles de la Madeleine

Un clip qui fera... un beau malheur!

Crédit photo: Michelle Boulay

Crédit photo: Michelle Boulay

Les 2 et 3 février derniers, plusieurs membres et l’équipe du BEAM se réunissaient pour tourner le vidéoclip Beau malheur de Kevin Parent. Le tournage s’est réalisé dans quatre MRC différentes de l’Estrie. On retrouvera, entre autres, des scènes dans une église à Barnston, au camping Magog-Orford et à l’école du Sacré-Cœur de Sherbrooke.

Un scénario signé Anh Minh Truong

Juan Manuel Chavarin (ass.-cameraman), Mathieu Gagnon (directeur photo) et Anh Minh Truong (réalisateur)Crédit photo: Michelle Boulay

Juan Manuel Chavarin (ass.-cameraman), Mathieu Gagnon (directeur photo) et Anh Minh Truong (réalisateur)

Crédit photo: Michelle Boulay

Comme la chanson parle de la quête du bonheur dans la noirceur, le réalisateur et scénariste Anh Minh Truong a pensé créer un monde post-apocalyptique où un père et son fils essaient de trouver des petits moments de joie, malgré le malheur qui les entoure. Essayant de survivre à cette fin du monde, on retrouvera les deux personnages dans des scènes empreintes d’émotions, tentant de trouver nourriture et refuge.

Le scénario de Minh n’illustre pas de manière intégrale les paroles de la chanson de Kevin Parent, écrite en hommage à son père, mais en respecte l’esprit et surtout, l’émotion.

« Même si ce n’est pas vraiment l’histoire de la chanson comme je l’ai écrite pour mon père, ce n’est pas grave. Il faut s’abandonner au processus créatif d’une tierce personne pour amener des images qui nous évoquent encore plus. Il faut faire confiance. Ça, j’aime ça. Je m’abandonne. J’ai juste le goût de plonger là-dedans parce que c’est une belle gang ! » confie Kevin Parent pendant le tournage.

Minh aussi était très enthousiaste de proposer ce scénario et d’avoir une grande liberté pour réaliser ce clip :

« Un vidéoclip, c’est pour tripper et pour flyer ! Ça me permet de faire quelque chose que je ne ferais jamais en film. Je ne ferai jamais de film post-apocalyptique parce qu’on n’a pas ce genre de budget-là au Québec. »

Un père et son fils

Kevin Parent et le petit Isaac, entre deux scènes du tournage du vidéoclip Beau malheurCrédit photo: Michelle Boulay

Kevin Parent et le petit Isaac, entre deux scènes du tournage du vidéoclip Beau malheur

Crédit photo: Michelle Boulay

Isaac Chaloux, 8 ans, joue le rôle du fils de Kevin. Isaac, qui est le fils de Véronique Vigneault (dans la vraie vie !), directrice générale du BEAM, en est déjà à son troisième tournage de vidéoclip. Il prend son rôle très au sérieux et est d’une patience légendaire entre les différentes prises. Il connaît d’ailleurs toutes les paroles de la chanson ! Kevin Parent a développé une très belle relation avec Isaac durant le tournage, ce qui a indéniablement teinté la complicité de leur jeu. L’équipe a dû se déplacer à quelques reprises pendant le tournage et Isaac voyageait toujours dans la même voiture que Kevin. Le chanteur était très paternel et enveloppant avec lui.

Tourner l’hiver

Jean-Sébastien Dutil, Mathieu Gagnon, Juan Manuel Chavarin et Johan GassCrédit photo: Michelle Boulay

Jean-Sébastien Dutil, Mathieu Gagnon, Juan Manuel Chavarin et Johan Gass

Crédit photo: Michelle Boulay

Ce n’est pas le froid et la grisaille qui a ralenti ou découragé l’équipe de tournage !

« Tourner l’hiver, c’est un gros défi humain et technique. Il faut gérer nos doigts et nos orteils, il faut gérer la performance des comédiens par rapport au froid et aussi l’aspect technique. Les batteries, les caméras et les lentilles gèlent. Mais ça donne un cachet vraiment particulier, surtout dans un concept de fin du monde » affirme le réalisateur Anh Minh Truong.

Pascale Rousseau, Anabelle Guay, Guylaine Carrier et Caroline FontaineCrédit photo: Michelle Boulay

Pascale Rousseau, Anabelle Guay, Guylaine Carrier et Caroline Fontaine

Crédit photo: Michelle Boulay

Toute l’équipe s’était préparée à affronter le froid : mitaines, combines, hot pads et boissons chaudes étaient à l’honneur. Guylaine Carrier, la costumière, distribuait des couvertures chaudes pendant les pauses de tournage. Et Juan Manuel Chavarin, l’assistant-cameraman, avait élaboré un plan pour savoir où et quand recharger les batteries et chauffer le camion d’équipement pendant la nuit.

Une équipe de tournage bien de chez nous

L’équipe, entièrement composée de membres du BEAM, réunissait talents et compétences. Costumes, décors, direction photo, production, figuration, photo, traiteur : autant de domaines pour faire briller un projet commun, lui-même imprégné des valeurs collaboratives du BEAM. La complémentarité, la courtoisie et la bonne humeur étaient tellement présentes sur le plateau, que Minh avait l’impression de tourner avec « sa famille ».

Le dévoilement du clip aura lieu lors du spectacle de Kevin Parent le 14 février au Granada. On y présentera, selon le chanteur gaspésien, le « fruit d’un travail rempli d’amour. »

Anh Minh Truong en plein tournageCrédit photo: Michelle Boulay

Anh Minh Truong en plein tournage

Crédit photo: Michelle Boulay

Kevin Parent et le petit Isaac Crédit photo: Michelle Boulay

Kevin Parent et le petit Isaac Crédit photo: Michelle Boulay

Vite pas vite en pleine action!

L’équipe de Vite pas vite : 1re rangée : Louis-Philippe Poirier : assistant-cameraman, Jean-Sébastien Busque : animateur/producteur, Bob : mannequin, Max-Pol Proulx : chef éclairagiste, Stéphanie Vallières : secrétaire adjointe, Sylvie LeBlanc : dir…

L’équipe de Vite pas vite : 1re rangée : Louis-Philippe Poirier : assistant-cameraman, Jean-Sébastien Busque : animateur/producteur, Bob : mannequin, Max-Pol Proulx : chef éclairagiste, Stéphanie Vallières : secrétaire adjointe, Sylvie LeBlanc : directrice de production, 2e rangée : Chantal Labonté : productrice, Marie-Ève Bisson : accessoiriste, Frédéric Choinière : animateur, 3e rangée : Guillaume Birster : preneur de son, Martin Rioux : cameraman, Mathieu Pépin : monteur

Vite pas vite est une émission jeunesse diffusée à Radio-Canada. On y voit de jeunes invités tenter des expériences hors du commun, puis les visionner au ralenti, grâce à une caméra haute vitesse. Les Productions du Treizième, producteurs de l’émission, se situent à Saint-Camille et commenceront dès avril à tourner leur 4e saison.

Un bungalow à Saint-Camille

C’est dans un bungalow de Saint-Camille que je me suis présentée, un matin enneigé de janvier. À la porte d’entrée, Chantal Labonté, coproductrice de Vite pas vite et Jean-Sébastien Busque — producteur, coanimateur, coscénariste et réalisateur. Café en main, Jean-Sébastien m’a fait faire un tour du proprio et m’a gentiment accordé une heure de son temps, malgré son horaire plus que chargé.

Jean-Sébastien Busque et Mathieu Pépin dans la salle de montage

Jean-Sébastien Busque et Mathieu Pépin dans la salle de montage

Nous avons commencé par visiter le sous-sol, lieu où sont entreposés les accessoires utiles aux tournages. C’est également à cet endroit que se cachait le fameux mannequin Bob. Il portait des pantoufles afin de réchauffer ses petits pieds froids. Bob est devenu l’un des personnages les plus importants de l’émission. Il prend part à plusieurs expériences où il est mis en danger. Il a déjà perdu un bras et même la tête ! Heureusement, Marie-Ève, l’accessoiriste, a développé une expertise unique pour le remodelage de sa fibre de verre. L’équipe n’a cependant pas pris de risques ; elle s’est dotée d’un deuxième mannequin : Jean-Guy.

 La visite se poursuit  à l’étage, où des ordinateurs se retrouvent dans toutes les pièces. Chaque membre de l’équipe occupe une place bien précise. Ils travaillent comme des petites abeilles, mais semblent tous avoir énormément de plaisir. Chantal, associée des Productions du Treizième, est capable de porter plusieurs chapeaux. Elle s’occupe de l’administration des projets, de la gestion du diffuseur et des approbations. Si quelqu’un manque à l’appel, elle le remplace. Elle travaille dans le coin qu’elle qualifie de « féminin » aux côtés de Sylvie, directrice de production et de Stéphanie, secrétaire adjointe aux productions. J’ai également pu rencontrer Max-Pol, le chef éclairagiste, devant la machine à café. Il porte aussi le titre d’assistant-monteur et travaille dans un petit bureau à côté de celui du Mathieu, le monteur. Mathieu travaillait à Montréal et s’est expatrié à Saint-Camille pour prêter main-forte à l’équipe. C’est lui qui s’occupe du montage des 54 épisodes de la saison. Il travaille 2 jours pour une émission de 7 minutes 30 secondes.

Jean-Sébastien et Saint-Camille

Jean-Sébastien s’est intéressé très jeune au domaine de la télévision. Il a toujours été très geek dans l’âme. Autodidacte et entouré de scientifiques, il est rarement à court d’idées pour produire et écrire du contenu. Jean-Sébastien a grandi à Sudbury et il a travaillé à Ottawa et Toronto où il a coanimé l’émission Volt pour la chaine franco-ontarienne TFO. Il y a rencontré Frédéric Choinière, le coanimateur de Vite pas vite.

Ils ont ensuite déménagé à Montréal pour faire les Pieds dans la marge, émission jeunesse de Radio-Canada.

Malgré sa vie très urbaine, il rêvait de vivre à la campagne. À leur retraite, les parents de Jean-Sébastien ont déménagé dans le canton de Melbourne. Sa mère s’est impliquée à Saint-Camille, pour un programme d’accompagnement à domicile pour les personnes âgées et a établi le contact avec la communauté. Il y a ensuite eu le projet des fermettes, projet dans lequel JS a été impliqué dès le début. Et c’est ainsi que de fil en aiguille il s’est construit une maison dans la région. C’est toute une belle communauté qui se développe autour de ce projet.

Les tournages

Jean-Sébastien me raconte que lorsque l’équipe part en tournage, elle se déplace avec un camion de 18 pieds et deux autres camionnettes de 7 passagers.

L’équipe tourne partout au Québec. En trois saisons, ils ont visité 70 écoles. Ils prévoient toujours 2 tournages par école / jour, en raison de la quantité impressionnante de matériel à déplacer.

Le plus grand défi selon lui ? De ne pas faire sauter les fusibles lors d’un tournage !

La troisième saison est diffusée depuis le 11 janvier, le samedi matin à 10 h. Le tournage de la 4e saison de 56 épisodes débutera en avril et il y aura beaucoup de nouveauté. Ils tourneront dans une patinoire, une piscine, un gymnase, une usine, un atelier d’art, etc. À ne pas manquer !

Des prix et de la reconnaissance internationale

L’émission s’illustre de plus en plus à l’international. Vite pas vite a été choisie Best Live-Action TV (émission jeunesse qui n’est pas faite en animation) par le jury jeunesse lors de la 36e édition du Chicago Children’s Film Festival. La production est également en compétition en Ukraine pour le festival jeunesse.

« La production télévisuelle, c’est très éphémère. Tu travailles, tu travailles et pouf ! C’est en ondes et c’est fini. Ce moment, cette énergie-là sont finis. Mais le fait d’être inscrit dans des festivals, ça donne une autre reconnaissance et ça permet de perdurer dans le temps » confie Jean-Sébastien.

Merci à toute l’équipe pour cette belle entrevue et bonne continuité à votre grand projet !