Tournage

Un vidéoclip d'Alex Nevsky dans les décors de l'Estrie

Tournage du vidéoclip Mes yeux. Cette scène a été filmée à la mine d’Asbestos.

Tournage du vidéoclip Mes yeux. Cette scène a été filmée à la mine d’Asbestos.

C’est en août dernier qu’a eu lieu le tournage du vidéoclip Mes yeux d’Alex Nevsky. Jérémie Saindon, réalisateur et Emilie Mercier, productrice déléguée et directrice de production, racontent leur expérience estrienne.

Jérémie Saindon, réalisateurJérémie a réalisé plusieurs publicités et vidéoclips, notamment pour Cœur de Pirate, Pierre Lapointe, Yelle, Eli Rose et Numéro. S’attachant de plus en plus à la fiction, il a réalisé le court métrage Phratrie et travaill…

Jérémie Saindon, réalisateur

Jérémie a réalisé plusieurs publicités et vidéoclips, notamment pour Cœur de Pirate, Pierre Lapointe, Yelle, Eli Rose et Numéro. S’attachant de plus en plus à la fiction, il a réalisé le court métrage Phratrie et travaille sur le long métrage du même nom.

Emilie Mercier, productrice déléguée, directrice de production et photographeEmilie a signé plusieurs vidéoclips et courts métrages, dont celui d’Alexa-Jeanne Dubé; S.D.R. Passionnée de photo, elle mène un projet qui fait le tour du monde, celui de …

Emilie Mercier, productrice déléguée, directrice de production et photographe

Emilie a signé plusieurs vidéoclips et courts métrages, dont celui d’Alexa-Jeanne Dubé; S.D.R. Passionnée de photo, elle mène un projet qui fait le tour du monde, celui de prendre en photo 1001 fesses de femmes.

Parlez-nous des différents endroits où vous avez tourné : la mine d’Asbestos et une cour à ferrailles.

J : Oui. On a été extrêmement choyés en termes de décors. On est partis avec une idée X et Emilie a rapidement pensé à la mine. Quand on travaille en clip, on a toujours des images de références qui proviennent de différents artistes et photographes, ou extraits de films. Il y a des endroits où l’on a tourné qui sont quasi identiques aux photos de références qu’on avait dans notre cahier. C’est assez fou ! Pour la cour à scrap, on pensait peut-être abandonner l’idée. On ne l’avait pas vue et elle n’avait jamais été filmée. Mais Valléry [Rousseau, directrice des opérations du BEAM] est allée sur place faire du repérage, et nous a envoyé les photos. C’est une cour à scrap qui existe juste dans les films, justement.

E : C’était complètement inespéré cette cour à scrap-là ! Moi je cherchais à Sherbrooke et je ne trouvais rien. Finalement, Valléry [Rousseau] l’a trouvée. Ça s’étendait sur des kilomètres toutes ces voitures-là !

J : L’un des trucs qu’on m’a dit le plus souvent par rapport au [vidéoclip de] Nevsky c’est à quel point la direction artistique est forte. Mais finalement, ce n’étaient que les lieux existants.

Comment avez-vous fait votre choix du ou des lieux de tournage ?

E : J’avais déjà tourné un clip dans le coin où j’étais habilleuse pigiste. C’était où il y a les montagnes de sable et le gros trou que l’on voit dans le clip de Nevsky. Je me rappelle d’avoir été fascinée. Et quand Jérémie m’a parlé de ce qu’il cherchait comme lieu, j’ai trouvé que cet endroit résonnait bien. J’ai appelé le producteur qui avait fait ce vidéoclip et il m’a parlé de Pilou [Pierre-Philippe Côté, président et directeur artistique du BEAM]. Au début, je pensais qu’il pourrait m’être utile pour me donner des infos, mais finalement, il m’a dit qu’ils offraient [Le BEAM] le service de fixers.

Le tournage d’un vidéoclip dure, la plupart du temps, 1 journée. Cependant, le tournage de Mes yeux a duré 3 jours. Est-ce quelque chose que vous avez apprécié ?

E : Oui, c’est plus un court métrage qu’on a fait ! (rires) Les vidéoclips sont toujours des projets très créatifs et très le fun, même s’il n’y a pas de budget. Tout le monde sait qu’il doit y donner du sien, se mettre les mains à la pâte, aider et trouver des solutions. Un tournage sur 3 jours a permis de renforcer encore plus l’esprit d’équipe : dormir sur place, souper ensemble, vivre les intempéries [Il a beaucoup plu durant le tournage] !

J : Oui, ça nous a permis de nous rapprocher, ça, c’est sûr ! 

Emilie, tu étais présente en tant que productrice déléguée et directrice de production. Quelles étaient tes principales fonctions ? 

E : En clip, mes principales fonctions sont de m’assurer que le tournage se déroule bien. Je m’assure qu’on respecte l’horaire, que tout le monde est correct, qu’on a les listes d’équipement nécessaire et de régler les problèmes s’il y a lieu. J’avais quand même un assistant-réalisateur qui s’assurait qu’on suive un horaire qui fasse du sens. Mais mon travail est surtout en amont.

J : Oui, et en postprod. aussi !

E : Oui ! (rires) Pour un clip, c’était un peu abusif comme postprod. ! Mais ça m’a appris des choses ! 

J : En fait, c’est parce qu’on tentait des shots assez complexes sans avoir nécessairement tous les moyens nécessaires. Alors il y a certaines choses qui ont dû être abordées en postproduction par la suite. Mais ça faisait partie du défi, car c’était une production assez lourde par rapport aux moyens qu’on avait. Je pense que tout s’est bien imbriqué, même s’il y a eu des moments plus difficiles que d’autres.

Emilie, c’est toi qui as trouvé les figurants, notamment les gens nus?

Oui, en clip, le rôle de direction de production englobe beaucoup de tâches. Et moi, j’adore le « casting sauvage. » Je vais souvent puiser parmi mes amis, des gens en danse et des gens que je connais des milieux artistiques.

Jérémie, peux-tu nous parler de ton rôle de réalisateur sur ce plateau ?

J : C’est vraiment d’orienter toute l’équipe technique, les comédiens. Comme il y avait de la nudité, il fallait s’assurer que les comédiens sont à l’aise. Cependant, Emilie avait déjà trouvé des comédiens qui avaient déjà cette désinhibition.

Jérémie Saindon (à gauche) et Alex Nevsky (à droite)

Jérémie Saindon (à gauche) et Alex Nevsky (à droite)

Avais-tu un plan précis avant le tournage ou est-ce que tu as improvisé sur les lieux de tournage ?

J : Il y a certaines shots, dont celles où l’on voit les personnages multipliés autour d’Alex Nevsky, qui étaient extrêmement précises. On n’avait pas le choix par rapport à la postproduction et aux moyens. Mais dans ce qui est plus narratif, je me permets toujours un peu de jeu pour pouvoir m’amuser et choisir ce qui est le plus intéressant une fois rendu sur place. Parfois, c’est la lumière qui s’adonne à être un peu différente sur les lieux. Mais je dirais qu’on était quand même bien préparés.

Jérémie, on voit Alex Nevsky recroquevillé dans une boîte. Qu’est-ce qui t’a inspiré à faire une telle mise en scène ?

J  : Le désir à la toute base était de faire renaître Alex Nevsky pour lui enlever l’étiquette du gars de La Voix. À tous les points de vue, dans l’imagerie, le concept était de voir éclore un nouvel artiste et de travailler son image en ce sens. Alex Nevsky est un homme beaucoup plus complexe qu’il ne le laisse entrevoir dans les réseaux publics. Et il est un peu victime de son succès. Le voir sous cet angle-là, permet de réaliser qu’il est vraiment un artiste en bonne et due forme.

 Avez-vous eu des commentaires ou des critiques par rapport à ce vidéoclip ?

J : Ç’a été un des clips qui m’a apporté le plus de beaux commentaires et d’appréciations. Je pense qu’il a beaucoup touché l’imaginaire des gens. Et ensemble, on a réussi un de tour de force par rapport au budget qu’on avait et ce qu’on s’était mis comme défi à atteindre et à exécuter.

E : Moi, j’étais vraiment fière de ce projet-là parce que c’était la première fois que je faisais un aussi gros clip. J’étais contente de voir que les gens me donnaient de bons feedbacks et que le projet avait réussi.

Quel a été l’apport du BEAM au tournage ?

J : J’ai souvent tourné en région et c’est très rare d’être accueillis par des gens de la région capables de repérer aussi facilement ce dont on a besoin et de s’assurer qu’on est bien hébergés. Ce sont des détails super importants. Même la nourriture était vraiment bonne. C’est Le BEAM qui a tout orchestré ça. Je pense que tous les éléments étaient bien maintenus grâce au fait que toute l’équipe est basée sur place, qu’elle connaît les lieux et les principales personnes qui peuvent aider dans ces circonstances.

Donc, Le BEAM vous a offert un grand support ?

E : Ç’ a été une ressource. Quand on ne vit pas dans la région, il est difficile d’avoir des contacts et la confiance des gens. Parfois, les gens ne comprennent pas très bien ce qui se passe et Vall et Pilou [Valléry Rousseau et Pierre-Philippe Côté] ont été le pont entre tout ça. L’énergie a bien passé. Il y a eu un bon contact humain et il a été facile de définir les tâches de chacun. Ils ont été très généreux de leur temps.

J : Une chance qu’on est tombés Le BEAM parce que je pense la production n’aurait pas été faisable sans eux. 

Comment décririez-vous votre expérience estrienne ?

J : J’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de différents décors à offrir et qu’il y avait des paysages vraiment particuliers. Le côté industriel, un peu délaissé comme on le voit dans le clip, et le côté naturel qui côtoie tout ça. Je sentais que c’était un milieu en pleine mutation où la nature est tranquillement en train de reprendre les endroits qui ont été délaissés. Il y a vraiment quelque chose qui se passe au point de vue narratif et qui est excitant pour quelqu’un qui aime faire des images ou conter des histoires.

E : Je referais ça n’importe quand. Tout est sur place ! Moi, c’est ça qui m’a fasciné. [Emilie sourit et fait référence au long tunnel souterrain vu dans le clip].

 Y a-t-il d’autres projets sur lesquels vous aimeriez travailler en Estrie ?

J : Oui, on y pense beaucoup pour le long métrage [Phratrie]. Mes producteurs connaissent bien Pilou et c’est un projet qui est dans le collimateur. Il pourrait se tourner en Estrie relativement bientôt.

Merci Jérémie et Emilie pour votre précieux temps !