Zoom sur Marie-Lou Béland : Réalisatrice engagée

Marie-Lou et sa caméra. Photo : Karine Couillard

Marie-Lou et sa caméra. Photo : Karine Couillard

Marie-Lou Béland est une jeune réalisatrice de Sherbrooke qui a plusieurs cordes à son arc ; du scénario au montage et de la direction photo à la coloration — découvrez cette autodidacte passionnée!

Native de Shawinigan, Marie-Lou a grandi à Drummondville et a poursuivi sa migration vers le sud en s’établissant à Sherbrooke pour ses études au cégep en éducation spécialisée. À 13 ans, elle reçoit une caméra qui la suit pendant toute son adolescence et qui fait naître en elle la passion de l’image. « Je faisais du théâtre. J’aimais beaucoup écrire des pièces, des histoires et les présenter aux autres. Mais ça se limitait aux gens présents dans la salle cette journée-là. Avec ma caméra, je pouvais présenter ces histoires à encore plus de gens, sans être limitée par le temps et l’espace ! »

 Un parcours à l’envers

Sur le plateau de, Marie-Lou se concentre sur le découpage technique. © Jessica Garneau.

Sur le plateau de, Marie-Lou se concentre sur le découpage technique. © Jessica Garneau.

Alors qu’elle étudie pour devenir éducatrice spécialisée, Marie-Lou s’implique activement avec les vidéastes de l’Estrie : elle court les plateaux de tournage et s’inscrit à des Kino (ateliers de cocréation de films) pour alimenter sa passion. « J’ai aussi suivi quelques petites formations concrètes à l’Institut national de l’image et du son (INIS) et à l’ancien Regroupement pour la formation en audiovisuel du Québec (RFAVQ) avec, entre autres, Léa Pool comme professeure en réalisation et Pierre-Yves Bernard, en scénarisation. » Marie-Lou s’illustre notamment grâce à sa participation à La course des régions pancanadienne de Radio-Canada en 2016, où elle remporte le prix du public pour son court métrage 24H. Ce même film lui a également permis de remporter le prix Cercle d’or du Meilleur court métrage de l’Estrie lors de l’édition 2017 du Festival du cinéma du monde de Sherbrooke (FCMS). Avec 24H et La grosse classe, inspiré d’un poème de David Goudreault, le nom de Marie-Lou résonne dans plusieurs festivals de films internationaux, et ce, sur tous les continents (sauf l’Antarctique…. mais ça viendra !).

Présentation de 24H au Festival du cinéma du monde de Sherbrooke. © Jocelyn Riendeau.

Présentation de 24H au Festival du cinéma du monde de Sherbrooke. © Jocelyn Riendeau.

Sa feuille de route est déjà bien garnie d’une dizaine de courts métrages, de plusieurs vidéoclips, de documentaires et de vidéos corporatives lorsqu’elle décide de se lancer dans un baccalauréat en cinéma à l’UQAM : « Mon parcours s’est fait à l’envers. J’ai commencé par la pratique et j’aborde maintenant la théorie ! Ça fait mon affaire, puisque j’ai pu me construire en tant qu’artiste sans nécessairement être influencée ou freinée par la théorie. Maintenant, j’apprends à mettre des mots sur des concepts que j’utilisais d’instinct dans mes films ! »

 

Créer, de A à Z

Du début jusqu’à la fin, la jeune cinéaste s’investit corps et âme dans le processus cinématographique. D’abord dans le scénario : « Mes films partent souvent d’un flash et j’adore créer des mondes de A à Z pour supporter ce flash. Et à chaque projet, un nouvel univers est à construire ! » Elle puise souvent ses idées de sa formation en éducation spécialisée pour mettre en image des enjeux sociaux et dénoncer les préjugés. Une fois l’univers bien campé, Marie-Lou met ensuite tout son cœur dans le travail d’équipe en préproduction et sur le plateau, dans la direction des comédiens, dans le montage et même jusqu’à la coloration. Toutes les étapes de construction d’un film la fascinent et l’attirent.

 

Sherbrooke, l’Estrie & le BEAM

Marie-Lou, en plein tournage de 24H, entourée de David Élias, Mathieu Gagnon et des acteurs Jordan Houde et Frédérik Boudreault.  © Jessica Garneau.

Marie-Lou, en plein tournage de 24H, entourée de David Élias, Mathieu Gagnon et des acteurs Jordan Houde et Frédérik Boudreault.
© Jessica Garneau.

Pour Marie-Lou, il n’est pas question de s’établir ailleurs qu’en Estrie : « Le milieu culturel à Sherbrooke est tellement stimulant, il y a tellement de beaux lieux où tourner et les gens sont vraiment accueillants lorsqu’on va tourner chez eux ! C’est facilitant pour faire des films autoproduits parce que les gens se soutiennent. Les vidéastes s’entraident sur les plateaux, il y a une belle solidarité. » Elle rêve de voir le milieu du cinéma et de la télévision migrer vers l’Estrie. « On sent un vent de changement, avec le BEAM, entre autres, c’est encourageant ! » D’ailleurs, la cinéaste voit dans le BEAM une belle occasion de réseauter avec d’autres professionnels du milieu et de créer des contacts qui feront avancer sa carrière et celle de ses semblables : « Je vois le BEAM un peu comme à l’époque où l’ONF s’est créé : un lieu rempli de gens créatifs qui s’échangent des idées, s’entraident et démarrent des projets hors normes qui font rayonner l’industrie du cinéma. Vive le BEAM ! »

 

Marie-Lou Béland ; cinéaste engagée et passionnée et autodidacte touche-à-tout.

Pour suivre Marie-Lou sur Facebook : https://www.facebook.com/marieloubelandcineaste
Pour voir La grosse classe : https://fb.watch/1zM0VQCd-z/

24H de Marie-Lou Béland