Membres

Zoom sur David Elias : Preneur de son, mixeur, compositeur et musicien

David Elias | Preneur de son, mixeur cinéma, compositeur et musicien | Sherbrooke

David Elias | Preneur de son, mixeur cinéma, compositeur et musicien | Sherbrooke
(c) Simon Bouchard

Tout-petit, il se promenait avec son enregistreuse-cassette pour enregistrer sa voix ou toutes sortes de sons. Il aimait les chansons de la fin de ses jeux vidéo, alors il les enregistrait, sinon, il n’avait plus la chance de les réentendre. Il a appris à jouer du saxophone et du piano. Et maintenant, il aime dire « qu’il vit de ses oreilles ». David Elias est preneur de son, mixeur, compositeur et musicien, des passions qui complètent bien sa vie.

Ses inspirations

David Elias au saxophone

David Elias au saxophone (c) Edgar de Lacroix

David affirme être aussi inspiré par de grands compositeurs comme John Williams ou Chick Corea, que par ses enfants. Tout, pour lui, peut devenir une source d’inspiration, même le moment de mettre un pyjama ! Il a souvent improvisé des chansons pour ses enfants et il les enregistrait par après. Il a d’ailleurs fait un album complet pour sa petite Alice. Il affirme que toutes les personnes qu’il croise l’inspirent. « Je me fais éduquer et porter par mon environnement. »

Les membres du BEAM

Natif de Sherbrooke, David se considère très chanceux de pouvoir autant travailler en sol estrien. Il travaille dans son propre studio ou à l’extérieur, sur différents plateaux de tournage. Il collabore régulièrement avec plusieurs autres membres du BEAM. Il sent d’ailleurs une très grande complémentarité avec eux. « Ici, comme je travaille souvent avec les mêmes personnes, on est rapides, on travaille bien et en plus, on a du fun !  On est complices et on laisse nos égos de côté. C’est un bel esprit de camaraderie. Je ne vois pas ça sur plateaux où il y a des équipes reconstituées. »

Il se déplace de moins en moins à Montréal pour travailler, car le milieu cinématographique se développe rapidement en Estrie.

Il a également établi un partenariat avec la Soundchick Mélanie Gauthier. Il a contribué à sa grande bibliothèque sonore en y ajoutant plus de 500 sons d’ambiance. « J’ai toujours quelque chose pour enregistrer à côté de moi dans l’auto. Et quand j’entends un son spécial et intéressant, je suis capable de l’enregistrer et de le mettre ensuite dans ma banque. »

Des projets

David travaille sur plusieurs projets à la prise de son. Parmi ceux-ci, on retrouve le documentaire Sur la Well de Marie-Claude Paradis-Vigneault, et deux autres œuvres des cinéastes Jean-Sébastien Dutil et Emmanuelle Roberge. Il a également travaillé sur des courts métrages réalisés par Anh Minh Truong (Un pas de 2, Fuckés, pognés ensemble) comme compositeur et preneur de son.

David Elias à la prise de son sur le tournage du court métrage Fuckés, pognés ensemble

David Elias à la prise de son sur le tournage du court métrage Fuckés, pognés ensemble

David se forme constamment, il est toujours à l’avant-garde de ce qui se passe dans son domaine. Pour « suivre la game », comme il dit, et pour continuer d’avoir une carrière prospère. Il a toujours été un grand autodidacte, en plus d’avoir eu la chance d’être entouré de personnes généreuses qui lui ont montré les revers du métier.

Les talents en Estrie

Plusieurs personnes sont parties à Montréal pour s’établir et démarrer leur carrière. Mais selon David, « ça dénude le talent en Estrie ». « Je sens que j’ai la responsabilité de garder le talent dans le coin pour créer des choses aussi grandes qu’ailleurs. Moi, j’ai fait ma tête de cochon et je suis resté. Et je suis certain qu’il reste encore plein de talents à découvrir. »

David Elias, preneur de son, mixeur, compositeur et musicien.

https://davelias.com/

Membre collaboratrice invitée

Membre collaboratrice invitée

Un mot sur la rédactrice

Pamela s'est convertie en rédactrice après la naissance de ses enfants. Estrienne d'adoption, elle se passionne pour le cinéma et adore aller à la rencontre de l'autre. Elle se fait d'ailleurs souvent dire qu'elle est toujours en «mode entrevue»! Elle collabore avec Le BEAM depuis
presque le tout début de l'aventure.

Zoom sur Marie-Claude Paradis-Vigneault : Réalisatrice de documentaires

Marie-Claude Paradis-Vigneault | Réalisatrice et documentariste | Sherbrooke. © David Elias

Marie-Claude Paradis-Vigneault | Réalisatrice et documentariste | Sherbrooke. © David Elias

Le passage à la nouvelle année laisse entrevoir le meilleur. Il est indéniable de reconnaître que le paysage audiovisuel et multimédia estrien grandit sans cesse. Dans ce vivier important se trouvent des personnes talentueuses, passionnées et persévérantes !

Originaire des Îles-de-la-Madeleine, Marie-Claude Paradis-Vigneault, un des visages du documentaire dans la région de l’Estrie, se livre pour le BEAM.

Marie-Claude Paradis-Vigneault accompagnée de Anick Salas, présidente de Réalisatrices Équitables au moment du lancement de la programmation 2020 du FCMS. (c)Jocelyn Riendeau

Marie-Claude Paradis-Vigneault accompagnée de Anick Salas, présidente de Réalisatrices Équitables au moment du lancement de la programmation 2020 du FCMS. (c)Jocelyn Riendeau

Un parcours sur l’humain

 « Cette passion de comprendre le monde à travers le regard des autres personnes » a germé il y a plus de 15 ans, lors d’un voyage de six mois en Thaïlande. De retour au Canada, Marie-Claude entreprend des études en anthropologie, cursus à travers lequel va naître cet attachement au film documentaire engagé avec « une perspective anthropologique. »

À la fin de son baccalauréat, en 2008, elle se voit octroyer un contrat pour l’Inventaire du Patrimoine Immatériel Religieux (IPIR), qui consistait à faire un documentaire ethnographique sur les Petites Sœurs de la Sainte-Famille de Sherbrooke. Dix jours au sein de cette congrégation où elle s’adonne à faire des capsules vidéo pour comprendre l’histoire, les pratiques, à travers le regard des religieuses.

 « L’Histoire à travers les petites histoires », qui définira l’identité de ses documentaires avec ce travail d’investigation, cette culture pour les récits et la volonté « d’honorer » les mémoires humaines. Après une maîtrise focalisée sur l’identité sourde à travers les arts de la scène, un passage dans l’événementiel, elle revient en tant qu’ethnographe avec un projet documentaire sur la place Émilie-Gamelin de Montréal. Une expérience cruciale, « cathartique », dans sa vision d’elle en tant que réalisatrice. 

La réalisatrice compte d’autres projets notamment son long métrage Sur la Well (c)Martin Mailhot

La réalisatrice compte d’autres projets notamment son long métrage Sur la Well (c)Martin Mailhot

Ses projets

Arrêter le temps pour contempler la mémoire, ne pas oublier l’histoire et toucher au futur, c’est la source des projets documentaires auxquels la réalisatrice nous convie dans Sur la Well et dans le court métrage sur la disparition de l’ancien Hôtel Wellington de Sherbrooke. 

Elle nous en dit plus sur ce documentaire : « Ce qui m’intéressait vraiment à travers l’Hôtel Wellington, est qu’à partir d’un lieu symbolique, comment nous pouvons évoquer plus largement l’histoire de la transformation d’une ville et de ses modes de vie à travers le regard des gens ? Ce n’est pas tant un documentaire avec des perspectives d’experts, d’historiens ou de sociologues, certes il y a une lecture et une attention là-dessus, mais comme je l’ai dit auparavant, je veux mettre en lumière les petites histoires dans l’Histoire. Comment est-ce que des anecdotes, des moments de vie peuvent être le reflet d’une Histoire plus large ? » 

La réalisatrice et son preneur de son, David Elias, sur le tournage du court métrage dédié à l’Hôtel Wellington. (c)Jasmine Rondeau

La réalisatrice et son preneur de son, David Elias, sur le tournage du court métrage dédié à l’Hôtel Wellington. (c)Jasmine Rondeau

À travers « Des projets qui partent du cœur », il y a également Réalisatrices Équitables,  dont « les luttes féministes ne sont jamais acquises. » En tant qu’ancienne administratrice du regroupement, Marie-Claude Paradis-Vigneault s’est vu incomber de nouveaux défis et a pu contribuer à faire rayonner les réalisatrices installées dans la région, notamment en créant des liens avec les milieux professionnels à Montréal ou Québec. Elle reconnaît que les dernières mesures de l’ONF ou de la SODEC ont eu un impact positif pour atteindre la parité sur le nombre des projets financés. Des projets qui ont eu du succès au box-office (Il pleuvait des oiseaux de Louise Archambault, Antigone de Sophie Deraspe, La femme de mon frère de Monia Chokri, Jeune Juliette de Anne Émond, etc.) « Des films qui sont excellents, qui ont une pertinence sociale et qui apportent un regard sur la femme à différents âges. »

Rencontre avec le BEAM

Marie-Claude Paradis-Vigneault sur le tournage du court métrage sur l’Hôtel Wellington en compagnie de Jean-Sébastien Dutil, Anh Minh Truong et David Elias. (c)Jasmine Rondeau

Marie-Claude Paradis-Vigneault sur le tournage du court métrage sur l’Hôtel Wellington en compagnie de Jean-Sébastien Dutil, Anh Minh Truong et David Elias. (c)Jasmine Rondeau

Après avoir fait le tour de la Belle Province, Marie-Claude s’arrête à Sherbrooke, et, espérons-le, durablement pour le cinéma régional. Dans cette ville accueillante « où il y a une ouverture à l’autre et aux nouvelles initiatives », les légères réserves sur le projet du BEAM ont vite été estompées lors de sa visite au 1606, rue Principale de Saint-Adrien, pour l’événement d’ouverture. À travers ce projet, la réalisatrice ne se trompe pas: l’effervescence, le côté rassembleur, le sentiment d’appartenance sont à mettre au crédit du BEAM. Une initiative qui s’est vite enracinée comme un pôle important de la région.

Pour la suite de ce monde

Malgré la pandémie et l’annulation d’un événement dédié à Réalisatrices Équitables dans le cadre du Festival du cinéma du monde de Sherbrooke (FCMS), Marie-Claude Paradis-Vigneault compte s’y remettre pour offrir des opportunités de réseautage. Nous n’oublierons pas également sa carrière politique. Comme dans sa passion pour le vélo, la réalisatrice n’a pas peur de gravir autant de côtes!

Marie-Claude Paradis-Vigneault : Réalisatrice équitable et documentariste de la mémoire humaine.

Membre collaborateur invité

Membre collaborateur invité

Un mot sur le rédacteur

Résident de Sherbrooke depuis 4 ans, Souley Keïta est un amoureux du 7e art.  Ce jeune scénariste, réalisateur, monteur et chroniqueur cinéma, travaille également sur de nombreux festivals de cinéma à travers le Québec. Promouvoir le cinéma québécois est un de ses chevaux de bataille.

Zoom sur Marie-Lou Béland : Réalisatrice engagée

Marie-Lou et sa caméra. Photo : Karine Couillard

Marie-Lou et sa caméra. Photo : Karine Couillard

Marie-Lou Béland est une jeune réalisatrice de Sherbrooke qui a plusieurs cordes à son arc ; du scénario au montage et de la direction photo à la coloration — découvrez cette autodidacte passionnée!

Native de Shawinigan, Marie-Lou a grandi à Drummondville et a poursuivi sa migration vers le sud en s’établissant à Sherbrooke pour ses études au cégep en éducation spécialisée. À 13 ans, elle reçoit une caméra qui la suit pendant toute son adolescence et qui fait naître en elle la passion de l’image. « Je faisais du théâtre. J’aimais beaucoup écrire des pièces, des histoires et les présenter aux autres. Mais ça se limitait aux gens présents dans la salle cette journée-là. Avec ma caméra, je pouvais présenter ces histoires à encore plus de gens, sans être limitée par le temps et l’espace ! »

 Un parcours à l’envers

Sur le plateau de, Marie-Lou se concentre sur le découpage technique. © Jessica Garneau.

Sur le plateau de, Marie-Lou se concentre sur le découpage technique. © Jessica Garneau.

Alors qu’elle étudie pour devenir éducatrice spécialisée, Marie-Lou s’implique activement avec les vidéastes de l’Estrie : elle court les plateaux de tournage et s’inscrit à des Kino (ateliers de cocréation de films) pour alimenter sa passion. « J’ai aussi suivi quelques petites formations concrètes à l’Institut national de l’image et du son (INIS) et à l’ancien Regroupement pour la formation en audiovisuel du Québec (RFAVQ) avec, entre autres, Léa Pool comme professeure en réalisation et Pierre-Yves Bernard, en scénarisation. » Marie-Lou s’illustre notamment grâce à sa participation à La course des régions pancanadienne de Radio-Canada en 2016, où elle remporte le prix du public pour son court métrage 24H. Ce même film lui a également permis de remporter le prix Cercle d’or du Meilleur court métrage de l’Estrie lors de l’édition 2017 du Festival du cinéma du monde de Sherbrooke (FCMS). Avec 24H et La grosse classe, inspiré d’un poème de David Goudreault, le nom de Marie-Lou résonne dans plusieurs festivals de films internationaux, et ce, sur tous les continents (sauf l’Antarctique…. mais ça viendra !).

Présentation de 24H au Festival du cinéma du monde de Sherbrooke. © Jocelyn Riendeau.

Présentation de 24H au Festival du cinéma du monde de Sherbrooke. © Jocelyn Riendeau.

Sa feuille de route est déjà bien garnie d’une dizaine de courts métrages, de plusieurs vidéoclips, de documentaires et de vidéos corporatives lorsqu’elle décide de se lancer dans un baccalauréat en cinéma à l’UQAM : « Mon parcours s’est fait à l’envers. J’ai commencé par la pratique et j’aborde maintenant la théorie ! Ça fait mon affaire, puisque j’ai pu me construire en tant qu’artiste sans nécessairement être influencée ou freinée par la théorie. Maintenant, j’apprends à mettre des mots sur des concepts que j’utilisais d’instinct dans mes films ! »

 

Créer, de A à Z

Du début jusqu’à la fin, la jeune cinéaste s’investit corps et âme dans le processus cinématographique. D’abord dans le scénario : « Mes films partent souvent d’un flash et j’adore créer des mondes de A à Z pour supporter ce flash. Et à chaque projet, un nouvel univers est à construire ! » Elle puise souvent ses idées de sa formation en éducation spécialisée pour mettre en image des enjeux sociaux et dénoncer les préjugés. Une fois l’univers bien campé, Marie-Lou met ensuite tout son cœur dans le travail d’équipe en préproduction et sur le plateau, dans la direction des comédiens, dans le montage et même jusqu’à la coloration. Toutes les étapes de construction d’un film la fascinent et l’attirent.

 

Sherbrooke, l’Estrie & le BEAM

Marie-Lou, en plein tournage de 24H, entourée de David Élias, Mathieu Gagnon et des acteurs Jordan Houde et Frédérik Boudreault.  © Jessica Garneau.

Marie-Lou, en plein tournage de 24H, entourée de David Élias, Mathieu Gagnon et des acteurs Jordan Houde et Frédérik Boudreault.
© Jessica Garneau.

Pour Marie-Lou, il n’est pas question de s’établir ailleurs qu’en Estrie : « Le milieu culturel à Sherbrooke est tellement stimulant, il y a tellement de beaux lieux où tourner et les gens sont vraiment accueillants lorsqu’on va tourner chez eux ! C’est facilitant pour faire des films autoproduits parce que les gens se soutiennent. Les vidéastes s’entraident sur les plateaux, il y a une belle solidarité. » Elle rêve de voir le milieu du cinéma et de la télévision migrer vers l’Estrie. « On sent un vent de changement, avec le BEAM, entre autres, c’est encourageant ! » D’ailleurs, la cinéaste voit dans le BEAM une belle occasion de réseauter avec d’autres professionnels du milieu et de créer des contacts qui feront avancer sa carrière et celle de ses semblables : « Je vois le BEAM un peu comme à l’époque où l’ONF s’est créé : un lieu rempli de gens créatifs qui s’échangent des idées, s’entraident et démarrent des projets hors normes qui font rayonner l’industrie du cinéma. Vive le BEAM ! »

 

Marie-Lou Béland ; cinéaste engagée et passionnée et autodidacte touche-à-tout.

Pour suivre Marie-Lou sur Facebook : https://www.facebook.com/marieloubelandcineaste
Pour voir La grosse classe : https://fb.watch/1zM0VQCd-z/

24H de Marie-Lou Béland

Zoom sur Mathieu Gagnon : Directeur photo

Mathieu Gagnon | Direction photo | MRC de Memphrémagog

Mathieu Gagnon | Direction photo | MRC de Memphrémagog

Mathieu Gagnon, ce talentueux directeur photo originaire de la Beauce, est bien connu en Estrie. Il travaille activement derrière la caméra depuis 15 ans. Courts métrages, vidéoclips, documentaires, on l’engage pour son instinct et son sens inné de l’image. Et probablement aussi parce qu’il est vraiment sympathique!

Mathieu a toujours été passionné des arts, mais n’a pas su immédiatement «dans quel format» il voulait travailler. Il s’est inscrit au Cégep de Lévis-Lauzon dans un programme d’art médiatique, avec comme premier intérêt l’industrie des jeux vidéo. Mais lorsqu’il a touché au montage, il a vraiment accroché et s’est « lancé le défi de faire du cinéma. » Il a acheté une première caméra vidéo, une High 8 avec laquelle il a pu expérimenter à sa guise, et ainsi confirmer qu’il avait trouvé «son médium». Son inscription dans une école privée montréalaise de film et de vidéo s’en est donc suivi. Il a pu toucher à tout : réalisation, scénarisation, pellicule 16mm, etc.

@Michelle Boulay

@Michelle Boulay

Il s’est établi en Estrie il y a de nombreuses années, choix qu’il a fait après son parcours scolaire. «J’ai toujours eu besoin de m’inspirer de la nature», affirme-t-il. «Je n’ai pas beaucoup travaillé quand j’étais à Montréal. C’est quand j’ai déménagé en Estrie que je me suis mis à travailler plus dans le domaine de la vidéo.» Il faut dire que la compétition est plus forte à Montréal, il y a beaucoup de professionnels et le marché est plus saturé. En sortant de l’école, Mathieu aspirait à être réalisateur. Mais en connaissant mieux le métier de directeur photo, il s’est rendu compte «qu’il y avait quelque chose de vraiment trippant dans le fait de sculpter une image (…) Le cadrage, l’éclairage, c’était très instinctif pour moi.» Il s’est donc spécialisé dans ce domaine. «Le directeur photo, on n’en entend pas souvent parler, mais pourtant la job est vraiment le fun [et importante] à faire! »

Ses belles réalisations

Mathieu Gagnon a travaillé comme éclairagiste pendant 3 ans sur l’émission Comment c’est fait? Il a pu apprendre énormément, car son équipe et lui tournaient dans des usines ou des lieux sombres et fermés, non propices aux détails techniques des tournages. «J’ai appris que dans n’importe quelle situation, il y avait moyen d’éclairer pour que ce soit beau», a confié Mathieu.

Il a fondé son entreprise, Garde à Vue Productions, qui offre plusieurs services : montage vidéo, réalisation, direction photo, script, scénarisation, colorisation, etc.

Ses projets

Emmanuelle Laroche et Mathieu Gagnon, lors du tournage d’un documentaire réalisé à deux

Emmanuelle Laroche et Mathieu Gagnon, lors du tournage d’un documentaire réalisé à deux

Sa conjointe, la comédienne et metteuse en scène Emmanuelle Laroche, est également, en quelque sorte, sa muse. Parfaitement complémentaires, ils travaillent ensemble sur différents projets cinématographiques. «Moi, je m’occupe plus de l’image et de l’ambiance que l’on veut porter à l’œuvre et Emmanuelle est vraiment excellente au niveau de la direction d’acteurs. Elle a un input créatif vraiment fort», a-t-il confié.

Le couple a d’ailleurs écrit et tourné un court métrage pendant la pandémie. Passionné de films d’horreur, le scénario de Mathieu en était teinté. Mais Emmanuelle a réussi à y «insuffler de la comédie». Et à la grande surprise de Mathieu, « ç'a très bien fonctionné!».

 «J’adore être sur plein de projets différents et apporter un petit plus!» Il pense, entre autres, à un projet qu’il a fait avec la réalisatrice Marie-Lou Béland. Elle avait fait appel à ses services pour mettre en images un des textes de l’auteur David Goudreault. Ce fut le début d’une belle collaboration, puisqu’il travaille encore régulièrement avec elle.

Mathieu et Le BEAM

Mathieu est membre du BEAM depuis les tout débuts et pense qu’il s’agit d’une belle initiative. «Tout ce qui apporte des productions en Estrie, c’est super positif. Mais je pense que les productions doivent partir d’ici, et non de Montréal.» «L’industrie cinématographique doit se développer encore plus ici et c’est ce que Minh est en train de faire avec son projet [projet de long métrage sociofinancé]. Il faut qu’on inonde le marché. On ne veut pas juste un film estrien, on veut un marché estrien», affirme Mathieu Gagnon.

Mathieu Gagnon ; directeur photo, cadreur d’instinct.

Au centre, Mathieu Gagnon aux côtés de Juan Manuel Chavarín (gche) et d’Anh Minh Truong (drte). @Michelle Boulay

Au centre, Mathieu Gagnon aux côtés de Juan Manuel Chavarín (gche) et d’Anh Minh Truong (drte). @Michelle Boulay



Zoom sur Simon Bouchard : Spécialiste du motion design

Simon Bouchard | Motion Ninja| Sherbrooke  ©Michelle Boulay

Simon Bouchard | Motion Ninja| Sherbrooke
©Michelle Boulay

Simon Bouchard est un spécialiste du motion design qui habite Sherbrooke depuis 2016 et qui a fondé l’entreprise Motion Ninja.

Un peu plus sur Simon Bouchard…

Simon au travail. ©The Bureau web-série

Simon au travail. ©The Bureau web-série

Natif de Saint-Hubert sur la Rive-Sud montréalaise, Simon s’initie au cinéma dès l’âge de 4 ans, à l’aide de la vieille caméra VHS de ses cousins. À travers son parcours scolaire, il utilise la vidéo dès qu’il en a l’occasion pour réaliser ses projets d’équipe et pour documenter son quotidien. Il participe à un voyage humanitaire au Nicaragua lors de son passage en sciences pures au Collège de Maisonneuve, où il documente l’expérience et où la piqûre pour la vidéo prend le dessus sur ses visées professionnelles ; adieu sciences pures, bonjour études en cinéma ! Il poursuit sa route en Production cinématographique à l’Université Concordia et fait une mineure en arts numériques, ce qui l’amène à toucher au design graphique, aux effets spéciaux, au montage vidéo et à un domaine qui portait le titre de motion graphics à l’époque, qui deviendra le motion design quelques années plus tard. Il fonde sa première entreprise, Redhead Studios, au sortir de l’université et se dédie à deux clientèles : les vidéos corporatives… et les mariages ! Neuf ans plus tard, avec tout un bagage de connaissances pratiques sur le motion design, il se spécialise dans cette forme d’art numérique et Redhead Studios se métamorphosera en Motion Ninja en 2019.

Un coup de cœur pour Sherbrooke

En compagnie de Véronique Barbara Viens et de Geneviève Bellehumeur du studio de graphisme Pixels & Paillettes. ©The Bureau web série

En compagnie de Véronique Barbara Viens et de Geneviève Bellehumeur du studio de graphisme Pixels & Paillettes. ©The Bureau web série

En 2016, sa participation bénévole dans le regroupement anthropologique AGIRA l’amène à visiter la ville de Sherbrooke. Sa conjointe et lui tombent sous le charme de la métropole estrienne et décident de s’y établir. Il amène avec lui sa clientèle montréalaise et, au fil du temps, établit des contacts dans la région, jusqu’à ce que ses clients de l’Estrie occupent une plus grande proportion. Son association avec le studio de graphisme sherbrookois Pixels et Paillettes et son implication dans les CreativeMornings Sherbrooke ont grandement contribué au développement de sa clientèle régionale. Il fait sa marque notamment avec l’Université de Sherbrooke ainsi qu’avec la MRC de Memphrémagog.

Une passion pour le mouvement

Lorsqu’on lui demande ce qui le fascine et le passionne encore dans son métier, il rétorque : « De ne jamais avoir fini d’apprendre ». Un de ses amis lui a déjà dit de se méfier de ceux qui prétendent tout connaître de After Effects, puisque le logiciel tout étoile du motion design et ses nombreux plug-ins sont en constante évolution. Selon Simon, chaque projet arrive avec de nouveaux défis dont il retire de nouvelles connaissances : « Il n’y a jamais qu’une seule solution, il y en a des dizaines pour le même projet et selon le chemin que tu décides d’emprunter, au final, tu n’arriveras jamais au même résultat. C’est comme un puzzle et j’adore ça ! »

Le côté artistique du motion design est primordial pour Simon, et de voir des images prendre vie sur son écran le fascine : « Un programmeur de code passionné pourrait aussi dire la même chose [qu’il n’a jamais fini d’apprendre], mais pour moi, il faut que ça bouge, qu’il y ait de la couleur… Ce qui me fait le plus tripper, c’est le mouvement. Le résultat est quelque chose de visuel et ça m’allume vraiment beaucoup ! »

Quelques réalisations marquantes

Captures d’écran de la campagne Bats-toi pour ton lac. ©MRC Memphrémagog

Captures d’écran de la campagne Bats-toi pour ton lac. ©MRC Memphrémagog

Simon est plutôt fier de ses réalisations avec la MRC de Memphrémagog, particulièrement pour les campagnes Compostez sans bougonner en 2017 et Bats-toi pour ton lac en 2018, où, en compagnie de ses acolytes de Pixels et Paillettes, il a pu traiter de sujets environnementaux avec humour et motion design, deux de ses armes de prédilection.

Le BEAM : Une équipe

Pour Simon, le BEAM représente une équipe de collègues qui dépasse sa propre portée de pigiste : « C’est une grosse gang de coéquipiers de l’Estrie, un regroupement de gens de milieux connexes au mien qui sont dans la région où j’habite et où je veux habiter. C’est tout naturel pour moi d’en faire partie. » Il souhaite collaborer avec d’autres membres, entre autres sur des génériques d’ouverture de films ou de séries pour contribuer à transmettre l’atmosphère de l’œuvre en un court instant. Il cite notamment le générique de James Bond : « En quelques secondes, tu saisis ce que tu vas voir au cours des prochaines minutes et tu entres à fond dans l’ambiance. C’est fascinant ! »

Pour voir le portfolio de Motion Ninja, c’est ici : https://motionninja.ca   

Simon Bouchard : Ninja du mouvement numérique, créateur d’images vivantes et animées

Zoom sur Mélanie Gauthier : Monteure sonore

Mélanie Gauthier | Monteure sonore | MRC des Sources

Mélanie Gauthier | Monteure sonore | MRC des Sources

Un peu plus sur Mélanie Gauthier

C’est au Trois-Lacs, situé dans la municipalité d’Asbestos, que Mélanie Gauthier s’est posée. Celle qui a habité 25 ans à Montréal, deux ans en Nouvelle-Zélande, un an en Australie et fait pratiquement le tour du monde m’accueille aujourd’hui pour une jasette et un café dans sa chaleureuse demeure estrienne. Il s’agit pour Mélanie d’un retour aux sources, puisque sa famille vient du coin. Et moi qui me posais la question à savoir pourquoi, après avoir vu de magnifiques horizons, on s’installe à Asbestos ? Voir Mélanie regarder par la fenêtre et suivre son regard suffisent à y répondre. C’est le calme après le tumulte, c’est un « lieu de régénérescence », me confie-t-elle.

Des débuts fulgurants et étonnants

Mélanie Gauthier dans sa salle de montage, devant sa librairie sonore

Mélanie Gauthier dans sa salle de montage, devant sa librairie sonore

Plusieurs fois récompensée pour son travail au montage sonore, Mélanie n’avait d’abord pas envisagé de devenir « la fille au son ». C’est à Jonquière qu’elle commence ses études et choisit la spécialisation télévision, puis montage à l’image, puis infographie 3D. Son premier contrat, comme assistante de production pendant six mois sur une série de la courte échelle, lui permet d’apprendre le cinéma. Elle travaille ensuite comme assistante-monteure à l’Office national du film. À cette époque, le numérique fait son entrée et la jeune femme se trouve à installer les salles de montage numériques et à former les monteurs. Elle se tourne par la suite vers le montage sonore et, appelée par le documentaire, évolue dans ce milieu pour devenir celle qu’on connaît maintenant comme la soundchick, surnom qui date de 2007, alors qu’elle tournait avec Hugo Latulipe Manifeste en série.

L’authenticité du documentaire

Mélanie Gauthier et son conjoint François Vincelette en 2007 au Bangladesh lors du tournage du documentaire «Le Micro crédit en question » (Télé-Québec) réalisé par Catherine Hébert

Mélanie Gauthier et son conjoint François Vincelette en 2007 au Bangladesh lors du tournage du documentaire «Le Micro crédit en question » (Télé-Québec) réalisé par Catherine Hébert

Malgré les défis qui l’accompagnent, les sujets difficiles, et parfois menant au danger, le documentaire marquera la carrière de Mélanie. Son désir d’être collée sur l’expérience réelle et ses voyages la mènent à enregistrer des milliers de sons et à mettre sur pied, ce qui deviendra sa plus grande fierté, la librairie sonore. Dès 1999, l’envie de capturer les ambiances sonores se manifeste en projet de conservation. Accompagnée par celui qui deviendra son conjoint en 2006, le directeur photo François Vincelette, et en parallèle de ses contrats professionnels, Mélanie et ses micros capteront le murmure du monde pendant plusieurs années. En ligne depuis deux ans, la librairie compte plus de mille heures d’écoute, numérisées, entre autres, par son complice dans ce projet, Claude Langlois, monteur sonore émérite.

Le confinement pour prendre du recul

Alors que plusieurs ont dû vivre une immense adaptation, pour Mélanie, le confinement a été la preuve que son travail peut se faire à distance. Cela est aussi venu confirmer que son exil des grands centres représente une bonne décision. Elle conçoit aussi le confinement en faisant un parallèle avec les projets de tournage, où elle se trouvait à la merci d’un horaire, limitée en un lieu, devant toujours être prête à travailler, sans pouvoir décider quand elle pourrait manger ou prendre une pause. En comparaison à certaines expériences professionnelles intenses et exigeantes, ce repli au foyer ne peut être vu que positivement.

Mélanie Gauthier et son magnifique décor au Trois-Lacs

Mélanie Gauthier et son magnifique décor au Trois-Lacs

Les grands esprits se rencontrent

Mélanie avait déjà pensé, il y a quinze ans, acheter une petite chapelle à Danville. Mais bon, sa vie professionnelle étant bien remplie, cela ne s’était jamais concrétisé. En rencontrant Pilou, et son projet du BEAM, les étoiles s’alignent et la monteure sonore est charmée par l’esprit de camaraderie et de communauté dans lequel elle se retrouve. Elle a d’ailleurs travaillé, cet été, avec Pierre-Philippe Côté à la musique et avec Daniel Toussaint de Saint-Adrien au mixage sonore sur le projet Montréal presque cirque : au hasard de la ville .

Pour la suite…

Ce que l’on souhaite à Mélanie Gauthier, à part de magnifiques couchers de soleil au bout du lac ? Du temps pour la librairie, des projets stimulants et l’occasion de capter les sons du Québec, car c’est dorénavant vers eux qu’elle se dirige, « c’est maintenant qu’il faut les faire » dit-elle avec empressement. Nous aurons également la chance d’assister à une classe de maître menée par Mélanie à la Maison du cinéma le 17 septembre prochain. Je vous souhaite d’être aussi charmés par le partage de cette femme sur son métier qu’elle approche telle une peintre en parlant de couleur, de texture et de couches de son.

Pour chercher et télécharger des ambiances, Mélanie Gauthier vous offre un rabais de 20$ dans sa librairie. Valide jusqu’au 30 septembre 2020. Code : BEAMsoundchick

Ne manquez pas sa classe de maître le 17 septembre pour découvrir le métier de designer sonore et la projection du film JOKER de Tod Phillips.

Membre-collaboratri-ce invitée

Membre-collaboratri-ce invitée

Un mot sur la rédactrice

Fière Estrienne établie à Sherbrooke, Caroline Fontaine est enseignante en Littérature et communications au Cégep de Sherbrooke. L’écriture fait partie de ses nombreux intérêts artistiques et elle adore aller à la rencontre de l’autre. Elle collabore également sur des tournages et développe son expertise en création de contenu.

Zoom sur Laurent Allaire : Producteur de Chasseurs Films

Laurent Allaire | Producteur | Sherbrooke

Laurent Allaire | Producteur | Sherbrooke

Laurent Allaire a fait son entrée dans le monde de la télévision grâce à un rôle dans la populaire télésérie Tag diffusée à Radio-Canada. Il incarnait Sammy Khouri, un jeune maghrébin, aux côtés de plusieurs autres comédiens débutants. Il n’avait que 17 ans. Cette expérience sur un si grand plateau l’a profondément marqué. Son parcours de jeune adulte a ensuite été marqué par de nombreux longs voyages, où il a pu s’imprégner des différents modes de vie des pays visités.

Lors de son retour à Montréal, Laurent investit dans l’immobilier. Puis, il fait une rencontre renversante : celle de la femme de sa vie. À deux, ils font des projets et rêvent grand. Sa conjointe tombe rapidement enceinte, ce qui pousse Laurent à se questionner sur son avenir. « Je voulais que mon fils voie un père qui s’amuse au travail ». Gestionnaire, entrepreneur et créatif dans l’âme, il fait donc son inscription à l’INIS en production. Sa cohorte, celle de 2010, est l’une des plus forte à ce jour. Il étudie, entre autres, aux côtés de Guillaume Lambert, Chloé Robichaud, Sarah Pellerin, Fanny-Laure Malo et Kim St-Pierre.

Ses belles réalisations

Après sa sortie de l’INIS en 2010, Laurent cofonde l’OBNL La Distributrice de films (distribution de films indépendants longs et courts métrages) et quelque temps plus tard, il démarre sa société de production : Chasseurs Films. Il a depuis énormément travaillé, rajoutant à son CV plusieurs films.

Laurent compte plus de 20 courts métrages et 3 longs métrages à son actif, dont Les scènes fortuites de Guillaume Lambert - qui a connu de belles retombées et qui est resté en salles neuf semaines.

Le métier de producteur

Laurent Allaire, producteur et fondateur de Chasseurs Films

Laurent Allaire, producteur et fondateur de Chasseurs Films

Laurent Allaire connaît très bien les rouages de la distribution, aspect essentiel selon lui pour être un bon producteur. Un producteur, « c’est un métier que tu apprends en le faisant ». La notion de producteur est vague. « Il faut être en mesure de faire du développement de projets, cibler quel genre de projets peut être finançable, trouver des talents, avoir un réseau à l’international avec d’autres producteurs, des acheteurs, des agents de vente, avoir des relations avec des distributeurs… » confie Laurent.

Ses projets

Chasseurs Films est en train de produire le court métrage Les monstres de Frank Tremblay, Des hommes, la nuit d’Anh Minh Truong, ainsi que le second film de Guillaume Lambert. Sa société de production s’est également associée à Entract Films pour produire du contenu québécois à fort potentiel commercial.

Laurent aime être présent pour les premières œuvres des artistes, afin que « cette première œuvre soit très forte et qu’elle devienne un levier pour aller chercher des structures financières ou des bourses pour des projets de plus grandes envergures ». S’il sent qu’un cinéaste est passionné par ce qu’il fait, il n’hésitera jamais à l’aider à propulser son talent.

Il aime produire du contenu qui marque, qui est authentique et où le divertissement et l’émotion s’équilibrent.

Laurent et Le BEAM

Depuis son arrivée dans la région il y a 6 ans, Laurent a produit beaucoup de courts métrages et deux longs métrages. Il entretenait encore beaucoup de relations avec des gens de Montréal, jusqu’au jour où il a fait la rencontre de Valléry Rousseau (directrice du BCTE) et de Véronique Vigneault (directrice générale du BEAM). Un partenariat s’est alors concrétisé. Le BEAM et Chasseurs Films ont des valeurs similaires, comme celle de mettre de l’avant le talent des gens de la région. Il trouve que le BEAM est un encadrement nécessaire pour « convaincre les gens de l’extérieur de venir travailler ici ». De plus, Le BEAM lui permet de se sentir soutenu dans le monde du cinéma, qui est selon lui « un art à grand déploiement ».

Laurent Allaire; entrepreneur créatif, producteur de contenu.