Zoom sur Marie-Claude Paradis-Vigneault : Réalisatrice de documentaires

Marie-Claude Paradis-Vigneault | Réalisatrice et documentariste | Sherbrooke. © David Elias

Marie-Claude Paradis-Vigneault | Réalisatrice et documentariste | Sherbrooke. © David Elias

Le passage à la nouvelle année laisse entrevoir le meilleur. Il est indéniable de reconnaître que le paysage audiovisuel et multimédia estrien grandit sans cesse. Dans ce vivier important se trouvent des personnes talentueuses, passionnées et persévérantes !

Originaire des Îles-de-la-Madeleine, Marie-Claude Paradis-Vigneault, un des visages du documentaire dans la région de l’Estrie, se livre pour le BEAM.

Marie-Claude Paradis-Vigneault accompagnée de Anick Salas, présidente de Réalisatrices Équitables au moment du lancement de la programmation 2020 du FCMS. (c)Jocelyn Riendeau

Marie-Claude Paradis-Vigneault accompagnée de Anick Salas, présidente de Réalisatrices Équitables au moment du lancement de la programmation 2020 du FCMS. (c)Jocelyn Riendeau

Un parcours sur l’humain

 « Cette passion de comprendre le monde à travers le regard des autres personnes » a germé il y a plus de 15 ans, lors d’un voyage de six mois en Thaïlande. De retour au Canada, Marie-Claude entreprend des études en anthropologie, cursus à travers lequel va naître cet attachement au film documentaire engagé avec « une perspective anthropologique. »

À la fin de son baccalauréat, en 2008, elle se voit octroyer un contrat pour l’Inventaire du Patrimoine Immatériel Religieux (IPIR), qui consistait à faire un documentaire ethnographique sur les Petites Sœurs de la Sainte-Famille de Sherbrooke. Dix jours au sein de cette congrégation où elle s’adonne à faire des capsules vidéo pour comprendre l’histoire, les pratiques, à travers le regard des religieuses.

 « L’Histoire à travers les petites histoires », qui définira l’identité de ses documentaires avec ce travail d’investigation, cette culture pour les récits et la volonté « d’honorer » les mémoires humaines. Après une maîtrise focalisée sur l’identité sourde à travers les arts de la scène, un passage dans l’événementiel, elle revient en tant qu’ethnographe avec un projet documentaire sur la place Émilie-Gamelin de Montréal. Une expérience cruciale, « cathartique », dans sa vision d’elle en tant que réalisatrice. 

La réalisatrice compte d’autres projets notamment son long métrage Sur la Well (c)Martin Mailhot

La réalisatrice compte d’autres projets notamment son long métrage Sur la Well (c)Martin Mailhot

Ses projets

Arrêter le temps pour contempler la mémoire, ne pas oublier l’histoire et toucher au futur, c’est la source des projets documentaires auxquels la réalisatrice nous convie dans Sur la Well et dans le court métrage sur la disparition de l’ancien Hôtel Wellington de Sherbrooke. 

Elle nous en dit plus sur ce documentaire : « Ce qui m’intéressait vraiment à travers l’Hôtel Wellington, est qu’à partir d’un lieu symbolique, comment nous pouvons évoquer plus largement l’histoire de la transformation d’une ville et de ses modes de vie à travers le regard des gens ? Ce n’est pas tant un documentaire avec des perspectives d’experts, d’historiens ou de sociologues, certes il y a une lecture et une attention là-dessus, mais comme je l’ai dit auparavant, je veux mettre en lumière les petites histoires dans l’Histoire. Comment est-ce que des anecdotes, des moments de vie peuvent être le reflet d’une Histoire plus large ? » 

La réalisatrice et son preneur de son, David Elias, sur le tournage du court métrage dédié à l’Hôtel Wellington. (c)Jasmine Rondeau

La réalisatrice et son preneur de son, David Elias, sur le tournage du court métrage dédié à l’Hôtel Wellington. (c)Jasmine Rondeau

À travers « Des projets qui partent du cœur », il y a également Réalisatrices Équitables,  dont « les luttes féministes ne sont jamais acquises. » En tant qu’ancienne administratrice du regroupement, Marie-Claude Paradis-Vigneault s’est vu incomber de nouveaux défis et a pu contribuer à faire rayonner les réalisatrices installées dans la région, notamment en créant des liens avec les milieux professionnels à Montréal ou Québec. Elle reconnaît que les dernières mesures de l’ONF ou de la SODEC ont eu un impact positif pour atteindre la parité sur le nombre des projets financés. Des projets qui ont eu du succès au box-office (Il pleuvait des oiseaux de Louise Archambault, Antigone de Sophie Deraspe, La femme de mon frère de Monia Chokri, Jeune Juliette de Anne Émond, etc.) « Des films qui sont excellents, qui ont une pertinence sociale et qui apportent un regard sur la femme à différents âges. »

Rencontre avec le BEAM

Marie-Claude Paradis-Vigneault sur le tournage du court métrage sur l’Hôtel Wellington en compagnie de Jean-Sébastien Dutil, Anh Minh Truong et David Elias. (c)Jasmine Rondeau

Marie-Claude Paradis-Vigneault sur le tournage du court métrage sur l’Hôtel Wellington en compagnie de Jean-Sébastien Dutil, Anh Minh Truong et David Elias. (c)Jasmine Rondeau

Après avoir fait le tour de la Belle Province, Marie-Claude s’arrête à Sherbrooke, et, espérons-le, durablement pour le cinéma régional. Dans cette ville accueillante « où il y a une ouverture à l’autre et aux nouvelles initiatives », les légères réserves sur le projet du BEAM ont vite été estompées lors de sa visite au 1606, rue Principale de Saint-Adrien, pour l’événement d’ouverture. À travers ce projet, la réalisatrice ne se trompe pas: l’effervescence, le côté rassembleur, le sentiment d’appartenance sont à mettre au crédit du BEAM. Une initiative qui s’est vite enracinée comme un pôle important de la région.

Pour la suite de ce monde

Malgré la pandémie et l’annulation d’un événement dédié à Réalisatrices Équitables dans le cadre du Festival du cinéma du monde de Sherbrooke (FCMS), Marie-Claude Paradis-Vigneault compte s’y remettre pour offrir des opportunités de réseautage. Nous n’oublierons pas également sa carrière politique. Comme dans sa passion pour le vélo, la réalisatrice n’a pas peur de gravir autant de côtes!

Marie-Claude Paradis-Vigneault : Réalisatrice équitable et documentariste de la mémoire humaine.

Membre collaborateur invité

Membre collaborateur invité

Un mot sur le rédacteur

Résident de Sherbrooke depuis 4 ans, Souley Keïta est un amoureux du 7e art.  Ce jeune scénariste, réalisateur, monteur et chroniqueur cinéma, travaille également sur de nombreux festivals de cinéma à travers le Québec. Promouvoir le cinéma québécois est un de ses chevaux de bataille.