Un documentaire signé Myriam Leblond et Pierre-Luc Racine

Pierre-Luc Racine et Myriam Leblond lors du tournage du documentaire Pisikotan

Pierre-Luc Racine et Myriam Leblond lors du tournage du documentaire Pisikotan

C’est en janvier dernier que les réalisateurs Myriam Leblond et Pierre-Luc Racine ont enfilé leur manteau et leurs mitaines pour aller à la rencontre de jeunes Atikamekw, une communauté autochtone située dans Lanaudière. Le documentaire nommé Pisikotan signifie « se lever ensemble » et est narré par Martine Dubé, une Atikamekw d’une grande sagesse qui agit également comme guide spirituelle.

Les prises de vue nous permettent de nous faire surprendre par l’ampleur du territoire enneigé de ce bout de pays. Les dessins de l’illustratrice atikamekw Meky Ottawa agrémentent les paysages et transmettent un message porteur de symboles, tout comme l’ambiance sonore, typiquement atikamekw, créée par Moe Clark, Musique Nomade (Wapikoni) et les Black Bears.

« Si tu crois en chacun de tes pas, tu arriveras toujours au bon port. » Eruoma Ottawa-Chilton pendant la course à relais. Pierre-Luc Racine à la caméra.

« Si tu crois en chacun de tes pas, tu arriveras toujours au bon port. » Eruoma Ottawa-Chilton pendant la course à relais. Pierre-Luc Racine à la caméra.

Le projet Pisokotan a été initié par Luc Parlavecchio de l’Institut DesÉquilibres et par le Centre de l’amitié autochtone de Lanaudière (CAAL). Il a pour objectif de faire faire des défis physiques à des jeunes de 11 à 16 ans. Les adolescents Atikamekw sont le noyau du documentaire. Afin de renforcer leur confiance, leur estime, leur lien à leurs racines et leur spiritualité, ces jeunes sont invités à relever plusieurs défis physiques. Luc Parlavecchio et des intervenantes les accompagneront pour une survie en forêt, pour une randonnée nocturne en raquettes, et finalement, pour une très longue course à relais entre Joliette et Manawan : un parcours de 24 heures sur plus de 180 km, qu’ils devront faire en se relayant à la course. Plusieurs obstacles seront rencontrés pendant ces défis. Ils auront froid, seront fatigués ou à bout de souffle. La persévérance sera-t-elle au rendez-vous? « Si tu crois en chacun de tes pas, tu arriveras toujours au bon port », entendra-t-on la narratrice.

Lors du visionnement des différents entretiens avec les adolescents Atikamekw, l’on perçoit plusieurs silences ou plusieurs « vides ». De nombreux jeunes ont perdu leur langue maternelle, car ils vivent maintenant à l’extérieur de leur communauté. Ils naviguent donc difficilement pour retrouver leurs mots. « Ces silences sont la conséquence d’une perte de la culture, d’une perte de la langue » confirme Pierre-Luc. « Nous voulions respecter leur rythme. Nous n’avons pas coupé les silences au montage, car ils font partie de leur vie », affirme Myriam.

Ces pauses donnent une douceur au documentaire, comme si nous devions suspendre le temps pour mieux comprendre le sens de leurs mots. « En tant qu’allochtones, nous souhaitions donner entièrement la parole et l’espace aux Atikamekw » affirme Myriam.

Myriam Leblond et Pierre-Luc, complices depuis toujours

Myriam Leblond (à gche) en compagnie d’Alex Laviolette-Moar, Marie Tielen, Yanka Flamand, Luc Parlavecchio, Tolly-Anne Ottawa-Flamand et Niska le chien

Myriam Leblond (à gche) en compagnie d’Alex Laviolette-Moar, Marie Tielen, Yanka Flamand, Luc Parlavecchio, Tolly-Anne Ottawa-Flamand et Niska le chien

Le tournage de Pisikotan a permis une fois de plus à Myriam et Pierre-Luc de confirmer leur solide complémentarité. « Ç’a été fait dans le plaisir total » confie Pierre-Luc. Tout le tournage a été un charme. Même s’ils devaient tourner la nuit à des températures de -35⸰ C et même s’ils ont travaillé d’arrache-pied pendant plusieurs mois. C’était leur projet et c’était parfait.

Ces deux complices se sont rencontrés à l’école secondaire, puis se sont retrouvés à La Fabrique Culturelle. « Myriam, c’est le genre de personne qui a des yeux tout le tour de la tête et qui se demande toujours si tout est beau. C’est parfait de travailler avec quelqu’un comme elle. »

L’idée initiale de tourner ce documentaire est venue de Myriam parce qu’elle voulait en apprendre davantage sur la culture atikamekw. Elle avait la profonde impression que ce projet « était fait pour elle ». Mais elle ne se voyait pas l’entreprendre sans Pierre-Luc, celui avec qui les regards peuvent très bien remplacer les mots.

Bande-annonce

Myriam et Pierre-Luc se sont donc partagé la réalisation et la caméra. Et Pierre-Luc fera la direction photo, le montage et une partie de la musique.

Le documentaire est actuellement en postproduction. Il sera possible de le voir en salle d’ici 2021.

Documentaire disponible gratuitement sur Tou.tv

Producteurs exécutifs : Centre de l’amitié autochtone de Lanaudière (CAAL), Point de rue, Université de la Rue de Trois-Rivières et la Coop Les Affranchis.

Pendant le tournage du documentaire Pisikotan

Pendant le tournage du documentaire Pisikotan