Un documentaire de Katerine Giguère sur le Pavillon du Canada à Venise

Autre centre, la directrice photo et réalisatrice Katerine Giguère

Autre centre, la directrice photo et réalisatrice Katerine Giguère

Katerine Giguère a réalisé et fait la direction photo d’un documentaire qui met en valeur la beauté et l’histoire du Pavillon du Canada : À ciel ouvert, portrait d’un pavillon à Venise. Ce bâtiment est l’un des 29 pavillons du Giardini de la Biennale de Venise et a été restauré en 2018. Un bijou architectural, comme certains le nomment. Celle qui a grandi dans les corridors de l’ONF auprès de parents cinéastes a réussi avec brio à personnifier et à rendre hommage à une œuvre architecturale bâtie en 1958.

Le défi derrière ce grand projet

En février 2018, la directrice photo Katerine Giguère se fait approcher par l’ONF pour faire des capsules afin d’inaugurer, par l’entremise d’une exposition, la restauration du Pavillon du Canada. Elle se rend donc à Venise où elle fait connaissance avec le pavillon. Il est enneigé, en restauration et en mauvais état. Comment allait-elle prendre des images qui lui rendent hommage ? Ce n’est qu’à son retour en mai que la restauration sera achevée.

Le Pavillon du Canada à Venise

Le Pavillon du Canada à Venise

Le projet s’est rapidement transformé, il a grandi. Le Musée des Beaux-Arts du Canada et sa fondation, partenaires de l’ONF, lui ont demandé de faire un film qui pourrait immortaliser ce moment important de la vie du Pavillon. Katerine, qui avait déjà de l’expérience comme réalisatrice, a accepté de relever ce grand défi. « Moi, je suis habituée de suivre des personnages, d’être témoin de leur quête. Faire un film sur un bâtiment, on va se le dire, ça me sortait de ma zone de confort ! » Pourtant, Katerine Giguère a trouvé le moyen de rendre le pavillon vivant : il est devenu le personnage principal du film. Elle a filmé d’une façon très ingénieuse, soit à travers les vitres, comme si elle était les murs ou «la peau» du pavillon. «Une des premières images au début du documentaire est l’ouverture des portes par une femme habillée en blanc, une femme qui représente toutes les époques. Je voulais inviter les gens à entrer et à faire la connaissance d’un bâtiment qui a 60 ans d’histoire.»

Une des scènes du documentaire. Katerine Giguère rend hommage au cinéma et au premier film fait sur le Pavillon du Canada (Ville intemporelle réalisé par Colin Low en 1959) en filmant la projection et le vieux projecteur de l’ONF !

Une des scènes du documentaire. Katerine Giguère rend hommage au cinéma et au premier film fait sur le Pavillon du Canada (Ville intemporelle réalisé par Colin Low en 1959) en filmant la projection et le vieux projecteur de l’ONF !

Parler de 60 ans d’histoire dans un documentaire de 25 minutes, c’était aussi un très gros défi. La réalisatrice a toujours eu le souci de charmer un large public, sans tomber dans des détails trop techniques. Ce sont donc une dizaine d’entrevues et des centaines d’archives qu’elle a dû, avec l’aide inestimable de la monteuse et conseillère à la réalisation Annie Leclerc, structurer et résumer afin de rendre le tout digeste. «C’est un film niché, mais je voulais le rendre accessible à tous. Je voulais qu’il soit comme un voyage et une découverte pour tous.»

Le cinéma : l’amour de sa vie

Katerine Giguère, originaire des Bois-Francs, fait du cinéma depuis qu’elle a 15 ans. La pomme n’est pas tombée très loin de l’arbre puisque ses parents, Serge Giguère et Sylvie Van Brabant, sont deux cinéastes passionnés qui ont cofondé Les Productions du Rapide-Blanc en 1984. Elle dit qu’elle n’aurait jamais voulu faire autre chose, qu’elle aime faire ressentir des émotions grâce à ses images. «Mon crayon, moi, c’est ma caméra».

De belles collaborations

Katerine Giguère a collaboré avec certains membres du BEAM pour la postproduction de son documentaire, notamment avec Daniel Toussaint qui a pris en charge le montage sonore. Pierre-Philippe Côté et Steve Doman du Studio Le Nid ont fait la musique. «J’avais envie que le film soit “senti”, j’avais envie d’entendre du piano. Je voulais que ce soit élégant et que la musique nous porte. Ç’a été vraiment réussi. D’ailleurs, je reçois vraiment beaucoup de compliments sur la musique.»

La portée souhaitée

Katerine Giguère, directrice photo et réalisatrice @ Geneviève Caron

Katerine Giguère, directrice photo et réalisatrice @ Geneviève Caron

Il est possible de visionner le documentaire gratuitement sur le site de l’ONF. « Je veux que les gens portent un regard encore plus curieux sur les lieux qui les entourent, car ces lieux ont souvent été réfléchis comme des œuvres d’art », confie la créatrice.

En ce moment, le film circule dans toutes les ambassades canadiennes à travers le monde. « Il a une portée internationale. J’espère que le film deviendra une référence, car il n’y aura probablement pas, dans un avenir rapproché, d’autres films sur le Pavillon. »

N’hésitez pas à visionner le documentaire du Pavillon du Canada gratuitement et «laissez-vous porter par ce que le Pavillon a à dire !»